Cameroun : le secteur informel pèse 42% du PIB en 2016
Ce pourcentage en hausse de 2,5% est la résultante du changement d’année de base que vient effectuer par le Cameroun.
L’INS vient de rendre public sa note intitulée « changement des comptes nationaux en 2016 : mesure de l’économie informelle ». Dans ce document, l’Institution en charge des statistiques ressort les différentes contributions du secteur informel tant sur le plan quantitatif, que sur celui de l’emploi. Ce document intervient après le changement de l’année de base du Cameroun de 2005 à 2016 et à l’intérieur de laquelle de nouveaux paramètres ont été pris compte, tel que le PIB du Cameroun qui passe de de 19 334,8 milliards de FCFA dans l’ancienne année de base à 20 038,6 milliards de FCFA dans celle de 2016, soit une hausse de 3,6%.
Avec la nouvelle année de base 2016, concernant le secteur informel, l’INS fait savoir que : «le marché du travail au Cameroun est dominé par l’emploi informel. La procédure d’estimation de l’emploi en comptabilité nationale a conduit à un total estimé de 12,8 millions de personnes employées correspondant à un total estimé de 20,638 milliards d’heures travaillées, soit une moyenne annuelle de 1393 heures travaillées par travailleur». Ce secteur d’activité a produit selon l’année de base 2016 42% du PIB contre 37,8% en 2005, soit une hausse de 2,5% en termes de création de richesses. Cette augmentation est liée à l’accroissement de la part du secteur agricole dans la nouvelle base.
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Dans cette étude l’on ressort aussi la part de la production non marchande des ménages. « Ce domaine de l’économie informelle représente environ 7,7 pour cent du PIB de 2016. La production pour compte propre de services de logement par les ménages propriétaires représente la composante la plus importante avec une part au PIB de 2,89 pour cent. Les activités agricoles produites par les ménages exclusivement pour leur propre consommation finale représentent 2,49 % du PIB et la construction pour compte propre des ménages représente 2,03 % du PIB », indique l’INS.
Notons que pour réaliser cette étude sur le secteur informel, l’Institut national de la statistique a fait recourt à l’enquête sur l’emploi et le secteur informel (EESI) qui tient sur deux phase : la phase sur l’emploi et celle sur le secteur informel. Et d’autres enquêtes que sont l’Enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM) et les enquêtes spécifiques sur certaines branches d’activité informelle.
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En termes de perspectives, l’INS recommande aux pouvoirs publics d’ : ’intégrer tous les domaines de l’économie informelle dans la Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (Snds) et son programme de collecte de données statistiques afin de garantir l’exhaustivité dans la mesure du PIB; de réduire la fréquence des enquêtes mixtes ménages-entreprises permettant de respecter les bonnes pratiques en matière de rebasage des comptes nationaux tous les cinq ans, en particulier le suivi annuel à travers un dispositif d’enquêtes légères sur un panel d’entreprises et/ou de ménages. La prochaine année de base des comptes nationaux, qui pourrait être l’année 2021, devra intégrer les résultats de l’EESI 3, et d’utiliser ces résultats à des fins de politiques publiques en vue d’une transformation structurelle de l’économie et d’une croissance inclusive; ce qui permettrait de réduire les inégalités et créer des emplois décents, surtout chez les jeunes et les femmes (objectifs de la stratégie nationale de développement 2020-2030).
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