Comptes nationaux : le PIB du Cameroun passe à 20 038,6 milliards de FCFA en 2016
Désormais les politiques publiques du camerounaises prendront référence sur l’année de base 2016. C’est depuis décembre 2018 que l’Institut national de la statistique (INS), a entrepris un changement de l’année de base des comptes nationaux qui passe de 2005 à 2016. Opération qui s’inscrit en « droite ligne des recommandations internationales en matière de production des comptes nationaux (Système de Comptabilité Nationale (SCN) de 2008) et des orientations de la deuxième Stratégie Nationale de Développement de la Statistique (SNDS 2015-2020) », comme l’indique l’INS. Celle-ci a été réalisée grâce à la disponibilité des résultats d’études menées par l’Institut telles que : le Recensement Général des Entreprises (RGE 2) de 2016, la quatrième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (ECAM 4) de 2014 et l’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel (EESI 2) de 2010.
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Le changement d’année de base se justifie selon l’INS par : « les changements de structure dans l’économie, notamment les changements de prix des produits, l’apparition de nouveaux produits ou de nouvelles activités et la densification de certaines branches d’activité avec l’entrée de nouveaux opérateurs. Ces changements de structure méritent d’être intégrés dans les comptes nationaux, d’une part, pour une meilleure estimation de la richesse nationale et d’autre part, pour une meilleure prise en compte dans l’ensemble des modèles de prévision macroéconomiques et budgétaires, ainsi que dans les modèles de simulation d’impact de politique économique ».
Les changements que l’on enregistre sur cette nouvelle année de base sont premièrement au niveau des nomenclatures d’activités et de produits pour la comptabilité nationale plus adaptées à la structure de l’économie, avec pour exemple « l’activité d’égrenage, produisant les produits: coton fibre (A01005002) et graine de coton (A01005003), a été déplacée de l’industrie dans l’ancienne nomenclature vers l’agriculture conformément à la Nomenclature des Activités et des produits du Cameroun (NACAMrév.1) et la Nomenclature des Produits du Cameroun (NPCrév.1) », note l’institut. Deuxièmement la disponibilité des données, avec des enquêtes statistiques réalisées par l’INS telles que : l’Enquête Camerounaise auprès des Ménages, le Recensement général des entreprises… Enfin la poursuite du passage à la norme SCN 2008, pour qui a entrainé l’amélioration ou réévaluation de certains critères que sont : « la mise à jour des nomenclatures des activités et des produits; le calcul de la production de l’assurance non-vie par le calcul des indemnités ajustées; le calcul du SIFIM à partir des dépôts et des crédits des secteurs institutionnels et d’un taux d’intérêt de référence; la correction CAF/FAB; l’inclusion des dépenses de R&D dans la FBCF; et le calcul de la production non marchande de la banque centrale (BEAC) ».
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Apports
Les changements qu’ont apportés cette nouvelle année de base ont alors permis une réévaluation du PIB camerounais qui passe de 19 334,8 milliards de FCFA dans l’ancienne année de base à 20 038,6 milliards de FCFA dans celle de 2016, soit une hausse de 3,6%. La ventilation sectorielle du PIB présente alors les indicateurs suivants : les secteurs primaire et secondaire contribuent ici à raison de 3,3 et 0,9 points soit en valeur relative 17,2% et 24,4%, le secteur tertiaire porte une contribution négative de 1 point, soit un recul à 50,2% contre 53,0%, et les impôts et taxes positivement pour 0,4 point de pourcentage.
Du côté des dépenses l’INS fait savoir que de façon générale : « Les composantes de la demande ont contribué différemment à la réévaluation à la hausse du PIB de 3,6 points de pourcentage obtenu entre l’ancienne et la nouvelle base. Ainsi, les dépenses de consommation finale contribuent positivement pour 3,8 points et les exportations nettes positivement pour 1,9 point. À contrario, la formation brute de capital (FBCF et variation de stocks) a contribué négativement de 2 points». Enfin du côté de l’optique des revenus « la rémunération des salariés qui contribue positivement à hauteur de 2,8points de pourcentage, les impôts nets de subventions sur la production et les importations de 0,2 point et l’excédent brut d’exploitation/revenu mixte de 0,6 point ».
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Notons que ce changement d’année de base a bénéficié de l’appui financier du gouvernement via les ministères des Finances et celui de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, ainsi que de l’assistance technique du Fonds monétaire International, à travers son Centre régional d’assistance technique pour l’Afrique Centrale (AFRITAC Centre).