Port de Douala : lobbying de TIL-MSC pour débloquer sa concession
Un émissaire de l’opérateur portuaire italo-suisse annoncé au Cameroun pour rencontrer les responsables impliqués dans le dossier.
La Régie du terminal à conteneurs de Douala-Bonaberi (RTC), filiale du Port autonome de Douala, est déjà pleinement opérationnelle depuis plus d’un an, avec un mandat de trois, renouvelable. Mais cela ne semble pas suffisant pour décourager les appétits des géants mondiaux de la logistique qui rêvent de mettre le terminal de Douala dans leurs escarcelles. Des sources proches du port autonome de Douala (PAD) annoncent l’arrivée prochaine au Cameroun de David El-Bez, directeur des investissements chez Terminal Investments Limited (TIL).
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Selon une information relayée par l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique, Ammar Kanaan le patron de l’opérateur portuaire italo-suisse TIL-MSC, a décidé de dépêcher un de ses lieutenants au Cameroun pour relancer le dossier du terminal à conteneurs du Douala. Ce qui peut expliquer la prorogation récente, à la fin de 2021, de la validité de l’offre de l’opérateur portuaire suisse pour la concession du terminal à conteneurs de Douala-Bonaberi. Il s’agit de la troisième prolongation, après celles respectives du 30 août et du 31 décembre 2020.
Dans ce cadre, David El-Bez, qui est en charge du « dossier PAD » à TIL-MSC, devrait en principe rencontrer les autorités impliquées de près ou de loin dans la concession du terminal à conteneurs de Douala-Bonaberi. L’émissaire de Ammar Kanaan a pour mission de rappeler le souhait du le sixième opérateur portuaire mondial de « signer la convention de concession dans les plus brefs délais et de commencer à opérer le terminal de Douala selon les termes fixés», rapporte Jeune Afrique.
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Dans une correspondance du 1er décembre 2020 au directeur général du PAD, Cyrus Ngo’o, le dirigeant de TIL-MSC rappelle, pour le regretter que le processus d’attribution de la concession demeure tributaire de la décision de la Cour suprême du Cameroun, « non rendue à ce jour ». Ce qui lui cause un « préjudice financier ».
En effet, la haute juridiction avait été saisie par le PAD pour contester le jugement du tribunal administratif de Douala du 26 décembre 2019, favorable au consortium constitué de Bolloré et d’Apmt (Maersk), actionnaires de référence de Douala International Terminal (DIT), qui opérait alors sur la plateforme. Le tribunal administratif annulait ainsi la décision du directeur général du PAD qui arrêtait la liste restreinte des opérateurs présélectionnés pour l’attribution de la concession du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri. Cette décision excluait le groupement Bolloré-Apmt. Le contentieux judiciaire qui s’en est suivi a amené le président de la République à geler le processus d’attribution de cette concession jusqu’à l’issue des procédures judiciaires.
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Le 10 novembre 2020, la Chambre de commerce international a rendu une sentence partielle favorable à DIT. Cette décision ordonne le lancement d’un nouvel appel à candidatures et le paiement de dommages-intérêts à DIT d’un montant de 3,9 millions d’Euros par an.