La corruption a fait perdre 37,7 milliards à l’Etat en 2019
Ce montant est issu du rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2019, dressé par la Conac et présenté le 17 décembre 2020.
La tradition à une fois de plus été respectée cette année au sein de la Commission nationale anti-corruption (Conac). L’institution a procédé ce 17 décembre 2020 et comme à l’accoutumée à la présentation de son rapport annuel sur l’évolution de la corruption dans le pays. Selon ce dernier, les actes de corruption ont fait perdre 37,7 milliards de Fcfa aux caisses de l’Etat. Ce montant provient tout d’abord des enquêtes effectuées par la Conac, concernant « deux missions dont l’une était relative au paiement des frais de justice dans les Trésoreries générale de Douala, et de Nkongsamba, et l’autre au paiement des indemnités aux ex-temporaires du chantier Naval et Industriel Cameroun. Le préjudice financier subi par l’Etat du Cameroun du a des irrégularités constatées par ces missions est évalué dans l’ensemble à 10.2 milliards de FCFA », indiquait le Dr Dieudonné Massi Ngams dans son allocution au cours de cette cérémonie.
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Ensuite des sanctions Conseil de discipline budgétaire et financière (Cdbf), de la cellule de lutte contre la corruption du Contrôle supérieur de l’Etat. Ce dernier a « rendu au total 26 décisions concernant des responsables ou d’anciens responsables de 11 administrations publiques. Sur les 26 personnes mises en cause, 11 ont été reconnues coupables de diverses fautes de gestion. Des amendes spéciales d’un coup total de 18,4 millions leur ont été infligées en conséquence. Certains de ces responsables ont été mis en débet pour un montant total de 2.7 milliards de Fcfa », renchérit le président de la Conac. Enfin de celles du Tribunal criminel spécial, qui a rendu 18 arrêts définitifs, qui ont vu 43 personnes déclarées coupables. Le montant total du préjudice financier subi par l’Etat ici se chiffre à 24,8 milliards, dont 17,4 milliards de Fcfa pour la Crtv seule.
Points positifs
Le présent rapport, qui est le dixième du genre, met aussi en avant les aspects clés de la lutte contre la corruption sur l’étendue du territoire et regroupe la synthèse des activités de lutte contre la corruption, menées par la Conac d’une part et d’autre part par les administrations, les juridictions et les associations. Pour cette édition, la Conac a relevé un certains nombres de changements encourageants. Tout d’abord dans le nombre de rapports de lutte anti-corruption reçus. Il est passé de 81 en 2018 à 98 en 2019. Soit une augmentation de 17 nouveaux rapports, fait savoir le révérend Dr Dieudonné Massi Gams. Dans le même ordre idée l’implication de plus en plus visible des juridictions. Le rapport fait état des décisions prises dans le cadre de la lutte contre la corruption de 19 juridictions de toutes catégories sur l’ensemble du territoire, contre 16 pour l’édition précédente et 7 pour le compte du rapport de 2017.
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Comme autre avancées enregistrées dans ce rapport, l’entrée progressive des Université privées et des Institutions privées d’enseignement supérieure (Ipes), dont quatre ont fait parvenir leurs rapports de lutte à la Conac. Il s’agit à l’occurrence de l’Université protestantes d’Afrique centrale (Upac), de l’Université des Montagnes, de l’Institution Supérieure de Technologie Médicale de Nkolondom à Yaoundé (Istm) et enfin de l’Ecole Supérieure de Commerce et de Gestion des Entreprises de Yaoundé (SUP de CO). A cela s’ajoute le nombre d’appels téléphoniques reçus sur la ligne verte de la Conac mise en service depuis le 17 avril 2018. Pour le Compte de l’année 2019, on a enregistré 17 350 appels dont 4 482 ayant un lien direct avec la corruption et les infractions assimilées. Ces dénonciations proviennent en grande partie des régions du Littoral et du Centre. Avec 18% d’appels concernant le ministère des Finances.
La cérémonie de présentation de ce dernier s’est déroulée sur trois points majeurs, que sont le discours d’ouverture du Président de la Conac, la phase des échanges avec les personnes conviées à cet effet et enfin la remise du rapport et la traditionnelle photo de famille.
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