Transfert de crédit : le service désormais plus cher
Depuis quelques jours déjà les consommateurs de crédits téléphoniques sont frappés d’une surtaxe de 50 Fcfa minimum sur le montant de leur recharge.
Depuis quelques jours déjà, les abonnés de téléphonie mobiles sont astreints au paiement de frais supplémentaires lors de l’achat du crédit téléphonique. Allant de 50 à 300 FCFA, en fonction du montant sollicité, ces « taxes » sont imposées par les tenanciers de call box. La cause de cette augmentation selon ces derniers, c’est la diminution des bénéfices constatés sur les différentes opérations de recharge effectuées auprès des différents fournisseurs de crédits de communication. « J’ai seulement constaté que les frais de commissions avaient diminués. Je prends d’habitude le crédit de 50.000 FCFA et je reçois 52.500 FCFA. Mais depuis une semaine je ne reçois plus que 52.000 FCFA. Je perds 500FCFA comme ça sans explications. C’est dur voilà pourquoi on se retrouve en train d’ajouter quelques chose pour pouvoir joindre les deux bouts.» indique martine gérante de call box à Yaoundé.
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Une situation très embarrassante qui intervient dans une période de grande consommation avec l’approche des fêtes de fin d’année mais aussi alors que les populations essaient de se relever de la pandémie de Corona virus qui a négativement frappé l’économie en générale mais celle des familles en particulier. « Demander 50 FCFA de plus aux clients ça me gêne beaucoup surtout en cette période difficile. C’est pourquoi je ne fais plus de transfert ; pour le moment je me contente des dépôts et retraits Mobile Money. Mais si la situation perdure je serai obligé de m’adapter comme les autres » explique Agathe autre gérante de call-box au quartier Nsimeyong dans la ville de Yaoundé.
Du côté des opérateurs l’on dit ne pas être au courant de cette opération. Mais de bonnes sources, la baisse du revenu des « call boxeurs » viendrait de la réorganisation du système de distribution du crédit téléphonique par les partenaires de ces opérateurs. Des négociations en haut lieux qui finalement se répercutent sur le consommateur. « C’est comme ça ils avaient fait avec les cartes de recharge. Quand ils coupent 100 FCFA sur 500 FCFA c’est pour qu’on gagne quoi ? 10000 FCFA donnait 500 FCFA maintenant c’est 400 et pour vendre 10000FCFA par jour ce n’est pas facile. S’ils veulent qu’on ferme qu’il nous dise c’est énervant c’est même du braquage» indique Alfred livreur de crédit de communication.
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Pour les consommateurs c’est le coup de massue, la goutte d’eau de trop qui vient faire déborder un vase déjà à ras bord. «On arrive même plus à manger convenable maintenant il faut payer un 50 FCFA que personne ne va nous rembourser et tout ça pourquoi ? Personne ne nous dit rien » lance énervée une consommatrice.
En attendant que lumière soit faite sur cette affaire, les organismes de défenses des droits des consommateurs sont déjà montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient « d’arnaque à ciel ouvert ». C’est le cas du Réseau National des consommateurs (RNC) qui entend se saisir de l’affaire. « Dans les prochaines heures nous allons monter au créneau non seulement pour dénoncer cette arnaque à ciel ouvert sous le regard complice des entreprises de téléphonie mobile d’une part mais aussi, demander à ces opérateurs de faire cesser au plus vite ce vol et surtout d’infliger des sanctions à leurs partenaires qui auraient perçu des sommes qui doivent être rembourser aux consommateurs spolié. Par ailleurs nous mettons en garde les entreprises de téléphonie mobile qui ne voudront pas prendre des mesures afin de faire cesser cette arnaque que si cela continue nous nous verrons dans l’obligation de lancer une opération forte pour nous faire entendre. Je peux vous assurer de ce que tout le monde se plaint même de nombreuses autorités cherchent à comprendre ce qui se passe » Réagit Francis Eyala, le président du RNC.
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