Corridor Douala-Bangui-Ndjamena: 40% des camions immobilisés
Le transport de marchandises entre le Cameroun et les pays de la sous-région Afrique centrale est sévèrement frappé par la conjoncture sanitaire qui a également provoqué un arrêt partiel de 30% des entreprises de transport, et une baisse d'activité de 17, 49%. Le diagnostic de ce secteur a été effectué ce 25 novembre 2020 à Douala.
Le secteur du fret terrestre, corridor Douala-Bangui-Ndjamena figure parmi les segments de l’économie camerounaise sévèrement frappé par la pandémie de covid-19. Les échanges entre le Cameroun et les pays de l’hinterland ont connu un important fléchissement du fait de la fermeture des frontières décidées par les gouvernements des Etats sous régionaux. D’après des chiffres délivrés par le Bureau de gestion du fret terrestre (Bgft), organisme de gestion du fret terrestre camerounais, le volume du trafic transfrontalier affiche, au cours de la période du 18 mars au 30 avril 2020, 122.791 tonnes. A la même période 2019, ce volume a atteint 205.369 tonnes. Soit une nette baisse de marchandises évaluée à 82.578 tonnes, 40,20% de recul de dégression de fret.
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Les mauvais chiffres enregistrés par le fret terrestre s’expliquent aisément: « faute de nouvelles commandes », justifie le Bgft. Par conséquent, toujours d’après le Bgft par la voix de son Coordonnateur général El Hadj Oumarou, « 30% des entreprises de l’hinterland ont connu un arrêt partiel de leurs activités ». Ce qui correspond à une immobilisation de 40% des camions du corridor Douala-Bangui-Ndjamena. « Cette période dégressive du 18 mars au 30 avril 2020 à fortement perturbé le secteur du fret routier entraînant comme conséquences une baisse significative de l’activité de 17,49%. Plusieurs entreprises de transport terrestre ont eu recours à un dispositif de chômage partiel induisant subséquemment une augmentation mécanique du prix du transport du fret terrestre », ajoute le Coordonnateur général du Bgft. Un phénomène conjoncturel qui est très vite retombé après la reprise progressive du trafic sous-régional.
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Consensuellement arrêté à 3.250.000 FCFA, le prix-plancher se renégocie entre 2.000.000 et 2.200.000 Fcfa. Au grand désarroi des opérateurs économiques du secteur. Lors de la concertation statutaire bipartite Bgft/Barc, les organismes d’affrètement routier du Cameroun et de la Centrafrique, le ton est monté: «nous devons faire appliquer le prix consensuel aux bailleurs de fret car notre secteur se meurt du fait du non-respect de cette disposition», a réagi Mahamat Moutari, le représentant du Groupement des transporteurs centrafricains (GTC) , qui pointe un doigt accusateur sur les commissionnaires agréés en douane clandestins, qui d’après El Hadj Oumarou, «plombent le respect du prix du transport par leur influence illégale dans le processus d’affrètement de marchandises dans tous les corridors». Sur les tracasseries administratives, les deux parties ont noté avec satisfaction une nette évolution côté camerounais.
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D’après de récentes statistiques délivrées par le Bgft, le Cameroun a drainé de 2000 à 2018 vers les pays de la Cemac un total cumulé de 23.414.407 tonnes de marchandises et 948.814 mouvements de véhicules, dont 8.486.204 tonnes et 324.696 mouvements de camions en direction de la Centrafrique. 9.438.674 tonnes pour 374.341 mouvements de véhicules vers le Tchad, Cameroun-Gabon (155.930 tonnes/20.599 mouvements), 5.235.131 tonnes et 222.941 mouvements à destination du Congo, 98.468 tonnes pour 6227 mouvements de camions vers la Guinée Équatoriale.