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Banques et Finances
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Refinancement : les banques refusent 50 milliards de la Beac

Les banques commerciales en activité dans la sous-région n’ont pas manifesté d’intérêt particulier pour les injections de liquidités de long terme de la Beac.

« Pourquoi les banques boudent les liquidités de la Beac ? » cette question posée à la une du Journal EcoMatin dans son édition du 13 avril 2020 reste encore d’actualité 8 mois après. En effet la frilosité de banques installées dans la sous-région Afrique-centrale vis-à-vis des injections hebdomadaires de la Beac sont presque devenues une lapalissade. A titre d’exemple, la dernière offre de liquidités d’un montant de 250 milliards FCFA, faite le 10 Novembre dernier par la Banque Centrale aux banques en activité dans cet espace communautaire, n’a connu qu’un taux de souscription de 18,39%, soit 45,9 milliards de FCFA. Le 27 octobre et le 03 novembre, la Beac avait déjà proposé à chacune des opérations hebdomadaires, 250 milliards FCFA au système bancaire pour des résultats quasi-similaires. Les soumissions des banques ont, en effet, été respectivement de 58,6 milliards FCFA (23,5%) et 56,1 milliards FCFA (22,4%).Ce faible intérêt des banques pour les liquidités de la Beac continuent de se manifester alors même que l’institut d’émission avait adopté depuis le mois de mars dernier une série de mesures visant à favoriser l’approvisionnement du secteur bancaire et par ricochet du secteur productif pour limiter les effets de la crise sanitaire du coronavirus sur les économies de la Cemac. Il s’agit notamment de la baisse de 25 points de base du taux d’intérêt des appels d’offres (Tiao), la réduction de 100 points de base du taux de facilité de prêt marginal et l’élargissement de la gamme des effets privés admis comme collatéral aux opérations de politique monétaire entre autres. Outre ces mesures, la Beac avait annoncé au mois de Juillet mesures supplémentaires au titre des interventions directes sur le marché monétaire. Celles-ci consistaient au déploiement sur le marché monétaire des injections de liquidités à long terme (12 mois) et en le rachat des titres publics sur le marché secondaire pour un montant maximal de 600 milliards de FCFA à raison de 100 milliards de FCFA par Etat.

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150 milliards sur le long terme

« Les injections de liquidité à long terme visent principalement à offrir aux établissements de crédit les ressources stables dont ils ont besoin pour compenser la perte des dépôts de la clientèle induite par la crise et couvrir leurs emplois à moyen et long termes notamment en ce qui concerne l’offre de crédits à la clientèle et la souscription aux titres émis par les Trésors publics » explique une source à la Beac. L’institut d’émission s’était en effet proposé à travers ce segment d’intervention d’injecter 150 milliards en organisant une série de 03 opérations. La première opération qui s’est tenue au mois d’août s’est soldée par une sursouscription des banques (105,26%) soit un montant total d’offres exprimées de 52,6 milliards contre 50 milliards mis en adjudication. Cependant, cet engouement n’a pas été observée au cours des deux dernières opérations de même nature au terme des quels les banques ont respectivement captés 26 et 25 milliards de FCFA. Ainsi donc, sur les 150 milliards annoncées au départ, 101 milliards ont été captés par les banques de la sous-région. Si cette offre de la Beac semblait intéressante au vue de la maturité, l’une des raisons de la réticence des banques, explique une source.

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C’est la conditionnalité « contraignante » imposée aux banques qui souhaitent en bénéficier. « L’accès à ces refinancements sera réservée aux banques qui s’engagent à ne pas réduire leur portefeuille de crédit à l’économie» précise la Beac. Pourtant, la courbe concours bancaires octroyés dans les pays de la Cemac ne cesse de décroître. Entre le 1er et le 30 juin 2019, ceux-ci se sont situés à 3471 milliards, en recul par rapport à la même période en 2018 où ce montant était de 3 811,2 milliards. A cela l’on pourrait ajouter la conjoncture extrêmement favorable aux banques qui à fin février 2020 étaient particulièrement surliquides. Leurs réserves excédentaires étaient estimées par le Fonds monétaire international à près de 2000 milliards de FCFA.

Dynamisme interbancaire

Parmi les raisons qui peuvent justifier la frilosité des banques vis-à-vis des liquidités de la Banque centrale, il y’a le dynamisme du compartiment interbancaire. Ici, les intervenants peuvent échanger entre eux des liquidités en compte à la Banque Centrale, à des conditions de montant (en millions de francs CFA), de taux, de durée et éventuellement de garantie librement débattues sans l’interférence de l’Institut d’Emission. En gros des échanges libérés de toutes contraintes.

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