Finances publiques camerounaises: les inquiétudes de Attijariwafa Bank
La banque de financement et d’investissement (Corporate and Investment Banking) du groupe vient de faire l’état des lieux de quelques économies africaines parmi lesquelles celle du Cameroun, face à la Covid-19.
«La banque de financement et d’investissement (Corporate and Investment Banking) du groupe Attijariwafa bank a tenu un premier webinaire de son cycle Digital CIB Meetings sous le thème : « Les économies africaines face au Covid-19 : état des lieux et perspectives de six pays dans trois régions d’Afrique », une rencontre en ligne qui ouvre une série de débats mensuels à destination de la communauté d’investisseurs, institutionnels et d’opérateurs économiques africains», écrit un communiqué officiel du groupe bancaire, daté du 11 novembre 2020.
Cette première rencontre qui a vu la participation de Mme Sara Bertin, Chef Économiste Pays à la Banque Africaine de Développement (BAD), et M. Abdelaziz Lahlou, Directeur Économie d’Attijari Global Research (AGR), inaugure une série de discutions de haut niveau dont le but est de «répondre aux préoccupations des opérateurs économiques en leur permettant de débattre d’une manière périodique sur des sujets d’actualité, notamment l’impact de la crise sanitaire du Covid-19 sur la croissance économique en Afrique avec un décryptage clair des environnements et enjeux actuels et futurs».
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Le rapport présenté, expliqué et discuté lors de ce Webinaire a passé au crible la situation sanitaire et économique post-Covid-19 de plusieurs pays africains (Cameroun, Maroc, Tunisie, Sénégal, Egypte et Côte d’Ivoire).
S’agissant du Cameroun, le rapport rappelle que lors de la période antérieure à la pandémie Covid–19, le pays «poursuivait un tracé de consolidation des finances publiques qui a permis de ramener progressivement le déficit budgétaire de 6,1% en 2016 à 2,3% en 2019». «Le choc Covid-19 vient sortir le Cameroun de cette trajectoire et ajouter une nouvelle difficulté de hausse de service de la dette pour le futur. Une complication qui vient également resserrer la marge de manœuvre pour la conduite d’investissements hors pétrole nécessaires à l’alimentation de la croissance. Dans ce contexte, le Cameroun est davantage exposé aux aléas exogènes et particulièrement à l’évolution des cours de pétrole» ajoute le rapport.
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Enseignements de la crise
Si, comme le souligne le rapport, le Cameroun présente un profil économique diversifié comparativement à ses voisins de la sous-région (les revenus pétroliers n’y représentant que 10% du PIB), sa structure économique, continue cependant de reposer sur «des revenus peu transformés». «Le pays est donc limité pleinement exposé au risque d’une évolution défavorable des ‘termes de l’échange’. Il est vrai que le Cameroun a affiché une croissance moyenne supérieure à 5% lors du dernier quinquennat. Néanmoins, cette cadence semble s’essouffler à l’avenir en l’absence de relais de croissance identifiés», écrit le rapport qui ajoute que «dans ce contexte, le Gouvernement penche pour une politique budgétaire expansionniste basée sur le soutien de l’investissement. Une orientation qui est confrontée à une volonté collégiale des pays membres de la CEMAC de réduire la voilure et d’éviter des politiques individuelles pouvant nuire à la stabilité de la zone économique».
De manière globale, le rapport de Attijariwafa bank note, au titre des enseignements de cette crise, que «la facture économique du confinement est significative: les pays qui ont opté pour un confinement strict pour une durée significative (ex. Maroc et Tunisie) enregistreraient une récession équivalente à 2 années de croissance. Ce n’est qu’à partir de l’année 2022 que le PIB retrouverait son niveau de 2019».
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Le rapport souligne aussi que, pour les pays africains, «la diversification des partenaires économiques s’avère aussi critique que celle de la production : En effet, l’exposition de plusieurs pays d’Afrique du Nord et Subsaharienne, dores et déjà considérés diversifiés en matière de production, à un pool de pays européens très touchés par la pandémie à l’instar de la France, de l’Italie, ou de l’Espagne s’avère très coûteuse en matière de croissance économique».