La Cemac a enregistré une inflation de 2,0% en 2019(Banque de France)
C’est ce que révèle le rapport économique et financier 2019 sur la Cemac, l’Uemoa et l’Union des Comores, de la Banque de France. A celui-ci l’on peut aussi noter une croissance tirée à 2,1% sur la même période.
La Banque de France vient de publier son rapport économique et financier 2019 sur la Cemac, l’Uemoa et l’Union des Comores. Dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac), il ressort que : « l’activité économique de la CEMAC a connu en 2019 une croissance de 2,1 %. Ce taux, en légère amélioration par rapport à l’année précédente (1,8 %), confirme le redressement très progressif de la sous‑région, frappée à partir de 2015 par la crise des matières premières », note le rapport. Une croissance repartie entre les six états membres de cette communauté telle que suit : 4,3 % en Centrafrique, 3,9 % pour le Cameroun et le Gabon, 2,6 % pour le Tchad, – 0,7 % pour le Congo qui enregistre un repli du secteur tertiaire et -4,5% en Guinée-Equatoriale.
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Un autre aspect ressorti dans ce rapport concernant la Cemac est l’inflation. Dans la sous-région, l’on note un taux d’inflation de 2%, qui reste en dessous de la norme communautaire de 3%. « Elle est partout comprise entre 2,0 et 2,8 %, à l’exception de la Guinée équatoriale (1,2 %) et du Tchad, qui a renoué en 2019 avec une inflation négative (– 1,0 %) traduisant la baisse des prix des produits alimentaires dans un contexte de récoltes abondantes » note le rapport. Parmi les produits de la sous-région, une hausse a été observée au niveau des biens importés. Ceci est lié selon l’institution par la perturbation des circuits d’approvisionnement, le relèvement de la fiscalité sur certains biens de consommation ou services (logement et restauration notamment) au Cameroun, au Congo et au Gabon, ainsi que par la hausse du coût des transports consécutive à l’instauration de péages routiers au Congo.
Dans le même temps la production de biens alimentaires (bétail, produits vivriers) au Cameroun a par ailleurs été affectée par des conditions climatiques difficiles et par la persistance des tensions politiques dans les régions anglophones, avec un impact haussier sur le prix de ces biens.
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« Dans l’ensemble, le faible dynamisme de la demande intérieure et la baisse du coût de l’énergie ont néanmoins joué un rôle modérateur dans la progression de l’indice des prix en CEMAC», conclut-elle sur l’inflation. Mais de façon globale selon la Banque « : « si la CEMAC a enregistré une croissance et une inflation modérées en 2019, les perspectives économiques se sont fortement détériorées en 2020 sous l’effet de la pandémie de Covid‑19 ».
Du côté de l’Afrique de l’Ouest à travers l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa) la Banque de France fait savoir cet effet qu’en 2019, « la croissance du PIB de l’UEMOA a légèrement ralenti à 6,1 %, après 6,4 % en 2018, mais demeure nettement supérieure à la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne (3,2 % selon les Perspectives économiques mondiales du Fonds monétaire international – FMI, octobre 2020)».
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Pour l’Union des Comores, la croissance a été freinée au cours de l’année dernier s’établissant à 2%, contre 3,8%. Ceci s’explique par le passage du cyclone Kenneth qui a frappé le pays dans la nuit du 25 au 26 avril 2019. «Selon les estimations de la Banque centrale des Comores (BCC), l’impact global du cyclone a privé la croissance du PIB de 1,6 point de pourcentage (pp), soit pratiquement l’intégralité du ralentissement observé entre 2018 et 2019 par rapport à la trajectoire prévue. Du côté de la demande, la croissance du PIB reflète essentiellement celle de la consommation privée (+ 2,3 pp), tandis que les exportations nettes ont contribué négativement à la croissance (– 0,5 pp) ».
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