Le Cameroun veut importer 465 000 tonnes de produits pétroliers au 1er trimestre 2021
Ces importations vont permettre d’approvisionner le marché local tout au long du 1er trimestre 2021.
On devra désormais s’y faire. Dans le cadre de l’approvisionnement du Cameroun en produits pétroliers, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, vient de lancer un appel d’offres pour l’importation de 465 000 tonnes métriques (TM) de produits pétroliers au titre des mois de janvier, février et mars 2021. Plus spécifiquement, il s’agit de 150 000 tonnes métriques de gasoline, 210 000 tonnes métriques de gasoil, 60 000 tonnes métriques de jet A1, 15 000 tonnes métriques de fuel oil 1500 et 30 000 tonnes métriques de fuel oil 3500.
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Des sociétés internationales de trading pétroliers sont sollicitées pour ladite opération. Selon les précisions du membre du gouvernement, celles-ci devront fournir par transfert de navire à navire les importateurs locaux. Les importations de produits pétroliers espérées répondre au nouveau mécanisme d’approvisionnement du circuit national mis en place au courant de l’année 2019 suite à l’incendie des installations de la Société nationale de raffinage (Sonara), le 31 mai de la même année. La manœuvre consiste à recruter quatre traders qui ont la charge de rendre disponible, à des tarifs plus attractifs, de grandes quantités de produits dans les eaux camerounaises afin de les vendre aux marketeurs et importateurs locaux. Objectif : réduire les coûts et les manque-à-gager après le sinistre de Limbe. En arrêt, l’unique raffinerie du pays est en attente de l’élaboration d’un plan national de réhabilitation et/ou de reconstruction. Sa situation n’était cependant pas reluisante avant l’incendie. Elle était en 2018 parmi les entreprises les plus endettées du pays (avec des arriérés fiscaux de 0,9 % du PIB et une dette bancaire de 0,8 % du PIB) et celles jugées financièrement à risque pour le Fonds monétaire international (FMI).
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« La mise en œuvre de ce mécanisme a permis à l’Etat de faire des économies budgétaires dans l’année de l’ordre de 150 milliards de FCFA » indiquait Gaston Eloudou Essomba, le 1er juin 2020 dans les colonnes du quotidien national Bilingue Cameroon Tribune. Cet excédent est en grande partie imputable à la baisse du niveau de prime due aux traders. Celui-ci atteignait jadis les 128 dollars/TM pour le super, 176 dollars/TM pour le Gasoil, et 108 dollars/TM pour le Jet A1. D’après le Minee, une partie de ces économies permet de financer la remise sur pied de la Sonara. « A travers ces économies, une ligne de soutien de 47,88 F à la Sonara a été introduite dans la nouvelle structure des prix des produits pétroliers. Cette ligne permettra à ladite entreprise d’assainir ses relations avec ses partenaires financiers et ses fournisseurs et d’engager le processus de réhabilitation de la raffinerie » précisait-il.
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Courant 2020, le Minee n’a eu recours qu’à ce mécanisme pour satisfaire la demande nationale. D’après les données en possession d’EcoMatin l’approvisionnement au 4e trimestre a été assurée par les traders Mocoh energy, Trafigura Pte. LTD, Vital S.A et Addax energy. Cependant, du fait de la hausse des primes payées à ces traders, le niveau des économies budgétaires a connu une baisse. Les tarifs pratiqués se situaient à 52 dollars/TM pour la gasoline, 54,5 dollars/TM pour le jet A1 et 62 dollars/TM pour le gasoil.
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