L’entreprise Doual’air licencie une soixantaine d’employés
A cause de l’interruption du transport aérien du fait de la pandémie du coronavirus, l’entreprise spécialisée dans la restauration aérienne s’est retrouvée dans l’obligation de se séparer d’une partie de son personnel.
L’entreprise spécialisée dans la restauration aérienne à l’aéroport de Douala a supprimé plus de 100 emplois à la fin du mois de septembre. Raisons évoqués, les conditions de marché difficiles dans le secteur des transports aériens liées à la pandémie de coronavirus. Depuis le début de la crise sanitaire et la fermeture des frontières qui a suivi, l’entreprise qui compte dans ses rangs plus de 400 collaborateurs broie du noir. Pour survivre pendant cette période difficile, Doual’air avait dès l’annonce des mesures de restriction, placé en chômage technique une centaine d’employés.
Il s’agissait en particulier personnel intérimaire et les agents possédant des contrats à durée déterminée. Mais pour plusieurs d’entre eux, l’aventure ne se poursuivra pas. Malgré la levée des mesures barrières, le trafic est resté faible, obligeant l’entreprise à prendre la mesure la plus forte. « C’est mercredi le 23 septembre qu’on nous appelle pour nous annoncer notre licenciement. Moi personnellement, on m’a appelé à 21h. Donc j’étais priée de partir le lendemain pour prendre mon certificat de travail et pour prendre connaissance de mon tout solde de compte », raconte Léopoldine Ngoh, ancienne employée de Doual’air. Comme elle, une soixantaine d’autres travailleurs se sont ainsi retrouvés dans la rue.
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Tensions en vue
La mesure de licenciement d’une partie son personnel n’a pas été sans conséquences pour l’entreprise, qui, après sa décision, a immédiatement fait face à la fronde des licenciés dont les états de services au sein de la structure varient entre 5 et 20 ans. L’entreprise fait aujourd’hui face à une fronde ces derniers « A notre arrivée là-bas le 24 septembre, le tout solde compte n’était pas prêt mais ce sont les lettres de licenciement qui étaient prêtes. Les textes de Doual’air disent que quand un employé est licencié, il doit rentrer en possession de son argent de la mutuelle le même jour, suivant le nombre d’années de service. De 0 à 5 ans c’est 500 000 Francs, de 6 ans à 10 ans c’est 1 000 0000 de Francs CFA, ainsi de suite. A ce jour, nous n’avons reçu ni les frais de la caisse mutuelle, ni le montant à percevoir pour nos indemnités », indique Léopoldine Ngoh.
Ceux-ci se sont constitués en collectif pour réclamer le paiement de leurs droits. Cinq délégués ont été mandatés le 1er octobre pour rencontrer la direction. Il en ressort que sur la centaine licenciée, plus d’une centaine a été rappelé, nous renseigne un cadre au sein de l’entreprise.
S’agissant de l’indemnisation, le top management de payer 25% de la mutuelle à partir du 7 octobre prochain. Le reste se fera de manière progressive.
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Sombre orage
La tourmente, l’entreprise Doual’air y est depuis plusieurs années. En 2016, la fermeture de l’aéroport de Douala, deux semaines durant, pour rénovation et les retraits de Brussel Airlines et d’Ethiopan Airlines avaient plombé les revenus de l’entreprise. D’autres travaux, notamment la rénovation et la reconfiguration du terminal passager ont suivi en 2017 pour une enveloppe globale de 46 millions d’euros (30,17 milliards de Francs CFA).
Auparavant une guerre de leadership entre les actionnaires avait déjà entamé la descente aux enfers de l’entreprise. Résultat : entre 2015 et 2017, le chiffre d’affaires de la structure est passé de 7,6 milliards de Francs CFA à 6 milliards de Francs CFA. Officiellement, l’aéroport de douala fait 1,5 millions de passagers par an. Leur service représente plus de 70% des revenus de Doual’air selon des sources internes. 26% de ses revenus proviennent de la restauration sur des plateformes maritimes pétrolières.
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