Bahounoui Batende, une dame de fer à la tête du TCS
Magistrat hors hiérarchie, elle est la première femme à diriger cette juridiction spéciale depuis sa création le 14 décembre 2011.
Le président de la République a désigné une femme pour conduire l’opération épervier. Il s’agit de Noëlle Bahounoui Batende. A 58 ans elle est portée à la tête du Tribunal criminel Spécial (TCS). Bien connu dans l’espace public, ce magistrat hors échelle avait, en 2014, défrayé la chronique dans l’affaire Louis Bapès Bapès. Juge d’instruction au TCS à l’époque, elle s’est rendue célèbre pour avoir placé le défunt ministre des enseignements secondaires (Minesec), en détention provisoire alors que ce dernier était en fonction. Il sera libéré 24h plus tard.
A la faveur du vaste mouvement opéré au sein de la magistrature, le chef de l’Etat a bien voulu confier à cette « dame de fer » les rênes de cette juridiction spéciale. Une juridiction qu’elle connaît bien puisqu’elle y séjourne depuis sa création en 2011 en tant que juge d’instruction. Elle occupera plus tard, en 2017, le fauteuil de vice-présidente. Noëlle Bahounoui Batende remplace à ce poste Emmanuel Ndjere, président du TCS depuis 2017.
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La nouvelle promue est la Fille de Léon Bahounoui Batende, un ancien haut fonctionnaire camerounais qui a servi le pays en tant que directeur des Douanes (1971–1976), directeur de la défunte Banque camerounaise de développement puis député du RDPC dans le Centre, (1997 à 2002).
Noëlle Bahounoui Batende fait ses premiers pas en justice après des études à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) en 1988. Deux ans plus tard, elle obtient son intégration à la fonction publique et est envoyée à Nkongsamba en qualité de substitut du procureur. Elle est plus tard promue présidente du Tribunal de première instance de Douala avant de rallier Mbalmayo où elle cumulera les fonctions de présidente des Tribunaux de première et grande instance. En 2010, elle monte à la vice-présidence de la Cour d’appel du Sud, poste qu’elle quitte deux ans plus tard pour le Tribunal criminel spécial.
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