La RTC enregistre plus de 23 milliards de F de chiffre d’affaires en 06 mois
Six mois déjà que l’exploitation du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri a été reprise par une régie du PAD. Le bilan semble plutôt encourageant .
Depuis le 2 Janvier 2020, le Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri est exploité par une Régie, alors qu’on attendait un nouveau Concessionnaire annoncé pour prendre le relai de Douala International Terminal (DIT), filiale de Bolloré, dont le contrat avait expiré le 31 décembre 2019. La régie du terminal à conteneurs (RTC), qui a remplacé au pied levé DIT, revendique un bilan flatteur. En six mois d’activités, le nouvel opérateur affiche un chiffre d’affaires de près de 23 milliards de FCFA. On est loin de la catastrophe que certaines craignaient. Pour en arriver là, l’on a appliqué les termes du Contrat de concession de 2004 entre le PAD et DIT. C’est donc fort des missions et prérogatives que lui confère le décret du 24 janvier 2019, le réorganisant, que la Direction Générale du Port Autonome de Douala a proposé à son Conseil d’Administration, la création d’une Régie déléguée en charge de la gestion du Terminal à Conteneurs.
Le PAD va tout simplement activer son droit de subrogation ou remplacement et de préemption que lui confèrent les articles 42 et 48 de l’instrument juridique qui liait les deux parties ainsi et que ses prérogatives de puissance publique. Le contrat de concession en l’occurrence, ainsi que les textes juridiques régissant l’activité portuaire lui donnaient justement les moyens techniques et humains, afin de poursuivre l’exploitation du Terminal à conteneurs. Les équipements et les personnels réquisitionnés vont donc continuer à travailler, tranquillement, mais sous la direction de la RTC, dès la reprise des activités du Port de Douala-Bonabéri, le 2 janvier 2020. Six mois après, l’expertise camerounaise est donc à la manœuvre, et non sans succès.
Interview
« 173 593 EVP et 23. 982 000 000 FCFA de chiffres d’affaires à fin juin 2020 »
Six mois déjà que l’exploitation du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri a été reprise par une régie du PAD, après la suspension par le Chef de l’État, Paul Biya du processus d’attribution de ce pan d’activités par un Concessionnaire. Faustin Dingana a été chargé de conduire cette aventure de l’expertise camerounaise pendant une année renouvelable. Il évoque les premiers pas de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC) et dresse avec votre journal, le Bilan à mi-parcours.
La Régie du Terminal à Conteneurs du Port Autonome de Douala est en action depuis exactement six mois. Défi relevé ou il faudra encore attendre pour l’affirmer ?
Sans triomphalisme, je dirais que le challenge a été relevé. Et de belle manière. Depuis le 2 janvier 2020, date de la reprise de l’exploitation du Terminal à Conteneurs, et après la traditionnelle pause de fin d’année, les opérations de débarquement, rangement et embarquement ont repris exactement comme au 31 décembre 2019, date de départ de l’entreprise de projet qui exploitait cette activité depuis quinze années. Six mois après et au regard des résultats engrangés, nous pouvons affirmer sans ambages défi relevé.
D’aucuns doutaient de la capacité du Port Autonome de Douala à gérer le Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri. Comment êtes-vous arrivés à prouver le contraire ?
L’actionnaire unique et la Direction générale du Port Autonome de Douala peuvent mieux répondre à cette préoccupation. Mais, de ma posture de Directeur délégué de cette jeune entité, je peux affirmer sans risque de me tromper que c’est le résultat de l’anticipation. Face aux évènements inattendus, relativement au renouvellement de la concession du Terminal à Conteneurs, il fallait mettre en œuvre de nombreux scénarii capables pour chacun, d’être activé et permettre la poursuite sans heurts du service public portuaire sur le Terminal à Conteneurs après le 31 décembre 2019.
Vous savez, anticiper, c’est exactement ce que font les entreprises tournées vers l’avenir. Elles pensent à l’avenir. Et le PAD est justement dans cette phase. La Direction Générale du Port Autonome de Douala, avec l’appui du Conseil d’Administration, a détecté les signes annonciateurs d’un possible changement dans le processus d’attribution de la concession du Terminal à Conteneurs du Port de Douala-Bonabéri. Il a donc pris des mesures pour pouvoir agir très vite dans plusieurs cas de figure. Et l’absence d’un concessionnaire au 31 décembre 2019, était l’un de ces cas de figure
Vous comprenez donc qu’un travail important a été fait en amont et que le 2 janvier 2020 n’était qu’un jour de déploiement de la stratégie de reprise mise en œuvre. Et c’est en toute confiance que les quais ont ouverts et les navires pouvaient aisément accostés et être opérés.
Six mois d’exploitation pouvez-vous dresser pour nos nombreux lecteurs, un bilan à mi-parcours de la Régie du Terminal à Conteneurs ?
Contrairement aux prédictions, l’expertise camerounaise a repris avec succès l’exploitation du Terminal à Conteneurs. Six mois après, les doutes au sein des lignes maritimes et des chargeurs, créés et entretenus au cours du mois de janvier, par certains opérateurs, ont été rapidement évacués par les performances de la jeune entité, et surtout après l’appropriation rapide et intelligente du nouveau système d’information (TOS) NAVIS N4, acquis en procédure d’urgence par le Port Autonome de Douala. L’ancien opérateur ayant rendu inaccessibles et inexploitable le logiciel TOS OSCAR.
Ainsi, La RTC dans un élan de fierté nationale a manutentionné un volume de 173 593 EVP (Équivalent Vingt Pieds) à la fin du mois de juin 2020, et réalisé un chiffre d’affaires de 23. 982 000 000 FCFA sur la même période et dans un contexte de systématisation de la baisse de 10 % sur les tarifs de prestation terre, instruite par l’Autorité Portuaire et la pandémie du Coronavirus.
Les grands armateurs continuent de faire confiance au Port Autonome de Douala où l’amélioration de l’offre de service est la priorité. Tout au long de ces six premiers mois de 2020, la RTC donc entrepris certaines actions en vue d’améliorer la qualité du service aux clients et le coût de ses prestations, entre autres : la mise en place de cadres de concertation permanents et réguliers avec les différents partenaires commerciaux de la RTC ; les lignes maritimes, les chargeurs, les transitaires et les transporteurs.
Après un mois d’exploitation, qu’est-ce qui a été fait comparativement à la gestion de l’ancien concessionnaire et qui permet d’envisager la suite avec optimisme ?
En tenant compte des conditions et de l’environnement dans lesquels la Régie du Terminal à Conteneurs a repris l’exploitation de ce pan d’activité, elle a fait bien mieux que l’ancien concessionnaire. Et nous envisageons l’avenir avec beaucoup d’optimisme. C’est un énorme plaisir de réaliser ce que d’aucuns ont estimé curieusement que l’expertise camerounaise ne pouvait accomplir. Donc, s’il fallait une preuve que le PAD pouvait gérer un Terminal à Conteneurs, elle est évidente. Donc, nous allons nous concentrer à réhabiliter un conteneur en très mauvais état et investir pour qu’il soit plus performant et s’arrime à la mouvance rénovatrice et modernisatrice en cours.