Perspectives économiques : le Cameroun vu par la BAD
Dans un supplément sur les perspectives économiques de l’Afrique en 2020, la banque Africaine de développement dresse plusieurs scénarii en fonction de l’évolution de la maladie.
La Banque africaine de développement (BAD), a publié le mardi 7 juillet le supplément aux « Perspectives économiques en Afrique en 2020 », à l’intérieur duquel elle fait de nouvelles projections pour les années 2020 et 2021. Ceci suite à la survenue de la crise sanitaire liée au Coronavirus sur le continent. Le document qui propose une évaluation socio-économique complète de l’impact de la pandémie sur le continent et spécifique pour chaque pays, indique que la croissance économique devrait rebondir à 3% en 2021, contre -3,4% dans le pire des scénarios pour 2020.
La lecture de l’Etat du Cameroun envisage en 2020, avec la crise un scénario de base qui prévoit une croissance du Produit intérieur brut (PIB) de -0,8% ; une inflation de 2,9% ; une solde budgétaire de -3,9% et un solde du compte courant de -2,6%. Pour l’année 2021, lePIB serait de 4% ; 2,5% pour le taux d’inflation ; -3,9% et -4,2% respectivement pour le solde budgétaire et le solde du compte courant.
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Plongée dans une optique selon laquelle la crise pourrait perdurer, la BAD envisage un scénario pessimiste qui révèle pour l’année en cours -2,1% de croissance du PIB ; 3,2% d’inflation, -4,3% de solde budgétaire et -6,1% de solde du compte courant. Pour la suivante 2,6% du taux de croissance liée au PIB ; 2,9% de taux d’inflation ; -4,1% et -5,4% respectivement pour les soldes budgétaire et du compte courant.
Dans ce même supplément, la BAD, présente les conséquences entrainées par la pandémie sur le plan macroéconomique à court terme de la sorte : « La crise sanitaire de la COVID–19 pourrait affecter l’économie du pays de multiples façons, notamment par : la chute du prix des matières premières produites par le pays (pétrole et bois principalement) combinée à une baisse globale de la demande de ces produits ; le gel ou le report des investissements directs étrangers ; et l’instabilité des marchés financiers régionaux et internationaux, qui rendrait l’accès au financement plus coûteux ». S’agissant de l’approche à long terme : « elle pourrait réduire la croissance, générer un choc sévère pour les finances publiques et éroder les comptes intérieurs et extérieurs du pays », indique-t-elle.
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Dispositions locales
Lors du passage du ministre des Finances Louis Paul Motaze devant les parlementaires pour le débat d’orientation budgétaire de l’Etat pour la période 2021-2023, il annoncé que l’Etat entrevoit en 2021, la somme de 100 milliards de FCFA, pour la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie de riposte et de soutien économique et sociale du gouvernement face à la pandémie. Un déficit budgétaire global de 700,5 milliards de FCFA et des besoins de charges de financement et de trésorerie, évalués à 865,1 milliards de FCFA pour la même année.
Ces prévisions budgétaires qui s’exposent à la persistance du virus à l’échelle mondiale et dont l’impact sur le plan macroéconomique local pourrait selon le Minfi: « conduire à un niveau d’activités moins important que celui projeté, et conséquemment à un niveau de recettes fiscales et douanières en deçà de celui attendu. Par ailleurs le cours mondial du baril du pétrole présenterait un gros risque pour les budgets 2021 et suivants, si la production pétrolière annoncée et le prix mondial du baril utilisé dans les projections ne sont pas au rendez-vous».
Notons que depuis la survenue du premier cas de Covid-19 au Cameroun le 6 mars dernier, le gouvernement a mis en place un dispositif pour limiter l’impact de celle-ci tant sur le plan sanitaire que économique. Notamment le plan de résilience socio-économique, des mesures incitatives pour la relance des secteurs les plus touchés par les ravages de la pandémie, la création d’un fonds national de lutte contre la maladie crée par le chef de l’Etat.
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