Victimes du Covid-19 : la prise en charge divise les compagnies d’assurances
Les patrons des sociétés d’assurances semblent avoir abandonné la prise en charge des patients atteints de Coronavirus à l’Etat. La conférence interafricaine des marchés d’assurances demande plus de flexibilité de la part des assureurs face à cette crise.
La prise en charge des patients atteints de coronavirus par les compagnies d’assurances est une question qui ne cesse de susciter de vives polémiques au sein de l’opinion nationale et internationale. Tout est parti d’un communiqué de la Fondation camerounaise des consommateurs(Focaco) signé le 26 avril 2020 et dans laquelle l’association dénonce le refus par certaines compagnies d’assurances « de prendre en charge leurs assurés souffrant de Covid-19 ». Pourtant, selon Alphonse Ayissi Abena (président de la Focaco), « au même titre que les autres maladies, pour tout assuré hospitalisé en raison de Covid-19, le contrat d’assurance-maladie prévoit la mise en œuvre des garanties souscrites en appliquant la franchise maladie et hospitalisation ».
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Un avis que ne partagent pas les assureurs camerounais. Dans une interview accordée ce 26 mai au Quotidien national Bilingue Cameroon Tribune, le président de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun(Asac) extirpe la responsabilité des assureurs dans la prise en charge des patients lorsqu’il s’agit d’une pandémie comme celle du Coronavirus. « Déclarée pandémie par l’OMS, la prise en charge des cas de sinistres liés au Covid-19 relève dès lors de la prérogative exclusive de l’Etat qui prend toutes les mesures propres à ce cas de force majeure absolue » affirme avec fermeté Théophile Moulong. En d’autres termes, les pandémies sont exclues des garanties accordées par les compagnies. Celles exerçant sur le territoire camerounais l’ont bien compris et l’appliquent déjà à la lettre.
Seulement dans une correspondance adressée ce 18 mai au Directeurs généraux des sociétés d’assurances et de réassurances de la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurances), le secrétaire général de l’institution Issofa Nchare demandait à ces derniers de faire preuve de « flexibilité ». « Les sinistres consécutifs à la maladie à coronavirus ne devront faire l’objet d’aucune exclusion non prévue dans les contrats » précise-t-il. La Cima va plus loin et demande aux directeurs généraux des sociétés d’assurances et de réassurances de « mettre en place un dispositif opérationnel permettant le paiement diligent des sinistres, notamment à travers la dématérialisation des déclarations et des paiements ».
Pour sa part, l’Asac dit avoir participé activement dans la lutte contre la propagation de la pandémie au Cameroun. Le 08 mai dernier, elle remettait, au ministre de la Santé publique, un chèque d’une valeur de 120 millions de f destiné au fonds spécial de solidarité.
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