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Business et Entreprises

« Le secteur de l’hôtellerie est en situation de catastrophe »

La présidente du Syndicat des Industries de l’Hôtellerie et du Tourisme du Cameroun dresse un état des lieux du secteur en présentant les conséquences de la pandémie du Covid-19 sur les activités.

Madame la présidente, cela fait déjà deux mois que la pandémie du co­ronavirus sévit au Ca­meroun, avec toutes les conséquences que cela implique dans divers secteurs d’activités, dont la branche hôtellerie et tourisme. Peut-on avoir un état des lieux de ce secteur d’activités avec la crise du Covid-19 ?

Depuis deux mois que le Covid-19 est arrivé dans notre pays, l’économie toute entière est en berne. Evidemment, le secteur du tourisme et de l’hôtellerie parce que nous sommes les premières victimes, étant entendu qu’on parle de déplacements, de voyages. Avec toutes les frontières qui sont fermées, nous avons vu l’essentiel de nos activités s’effondrer. C’est donc un secteur vraiment sinistré. Les premières mesures gouvernementales qui ont été prises, notam­ment la fermeture des éta­blissements de tourisme et de loisirs dès 18 heures, n’ont pas donné une bonne visibilité au secteur. En plus, il faut observer des mesures de distanciation, ce qui implique la dimi­nution du nombre de per­sonnes dans les salles ; ce qui a eu un impact sur l’or­ganisation des séminaires, des réunions, etc. Tous les hôtels se sont vu annuler toutes les réservations qui avaient été faites dans ces espaces-là. En fait, l’état des lieux dans ce secteur-là renvoie à la sinistrose. C’est très difficile. Ce sont des emplois qui sont mena­cés, l’activité elle-même risque de s’écrouler… Nous sommes en situation de catastrophe.

Quelles étaient les pers­pectives de l’hôtellerie dans le pays avant cette crise ?

Avant le Covid-19, le sec­teur de l’hôtellerie avait quelques soucis compte tenu de ce que les grands évènements sportifs atten­dus ont été reportés. Mais, nous étions préparés à la nouvelle programmation. Si vous voulez, le secteur était en ébullition, parce qu’on construit, on innove, on restaure, on attend les évènements sportifs d’en­vergure et même d’autres évènements comme la FIAC qui devait se tenir à Douala. En fait, le Ca­meroun étant un pays de grands évènements, le sec­teur s’enrichit aussi beau­coup de ces activités.

Pouvez-vous, Madame la Présidente, nous présen­ter la situation de votre secteur d’activités en cette période de crise de Covid-19 ? Quelles sont les conséquences de cette crise sur le secteur ?

S’agissant des consé­quences du Covid-19 dans notre secteur, on n’a pas besoin de toutes les citer. Les lieux de divertissement ont longtemps été fermés, les restaurants aussi. Les agences de voyages sont toujours fermées, les aéro­ports sont fermés, les com­pagnies aériennes sont en train de mettre la clé sous le paillasson – il y a beau­coup de compagnies qui ont déclaré faillite. Donc c’est vraiment une grosse catastrophe.

Vous avez participé à une séance de travail avec le Premier ministre à pro­pos de la stratégie de riposte gouvernementale contre la pandémie de Covid-19. Qu’est-ce que les professionnels came­rounais de l’hôtellerie ont demandé en termes d’accompagnement de la part de l’Etat ?

Nous avons eu une séance de travail avec le Premier ministre, sous l’impulsion du chef de l’Etat. Monsieur Joseph Dion Ngute nous a écouté et nous lui avons énuméré les difficultés qui sont les nôtres en cette période difficile. Nous avions quelques mesures que nous voulions porter à son attention afin qu’en les examinant, nous puissions tous trouver la sérénité et combattre ensemble ce vi­rus. Nous avons essentiel­lement souhaité une pause fiscale ; il était question de trouver le moyen d’alléger les cotisations sociales, les taxes, et autres impôts.

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Nous avons sollicité un appui sur la prise en charge du personnel parce que dans notre secteur c’est le capital humain qui est le plus important. C’est vrai que les infrastruc­tures sont aussi impor­tantes, mais vous avez beau construire les palaces mais si vous n’avez pas de personnel vous ne pouvez rien en faire. Nous avons vraiment plaidé pour que des moyens puissent être trouvés pour sauvegarder l’emploi.

Ensuite, nous avons évo­qué un partenariat pour la formation du personnel parce qu’il est question de repousser la stigmati­sation des clients. Avec le Covid-19 qui est arrivé soudainement, il y a une peur qui s’est installée au sein des personnels, les uns et les autres ont peur. Il faut une connaissance beaucoup plus avérée de la manière de se comporter avec des personnes poten­tiellement atteintes par ce virus. C’est vrai, le port du masque vous protège et protège les autres, mais il y a comme une espèce de stigmatisation qui s’est créée. Nous avons pensé qu’il serait souhaitable que le ministère de la Santé aide la profession à mieux juguler cette stigmatisa­tion en ayant une attitude psychologique d’accompa­gnement de sorte que ça ne choque personne.

Certaines personnes ont été mises en quarantaine dans des hôtels dont les propriétaires sont membres du Syndicat. A ce jour, combien d’hôtels sont concernés et quelle est la facture de cette prestation ?

Il y a plus d’une trentaine d’hôtels qui ont été réqui­sitionnés pour la mise en quarantaine des personnes ayant voyagé. En ce qui concerne les factures, ce que nous en savons c’est qu’elles sont en paiement. Nous ne pouvons pas vous donner les montants exacts parce que les factures sont adressées directement au ministère de la Santé pu­blique.

Le gouvernement dit avoir déjà dépensé plus de 9 milliards de FCFA dans le volet sanitaire, notamment la prise en charge des malades, les différentes opérations de préventions ainsi que cette mise en qua­rantaine. Est-ce que les prestataires de votre secteur sont déjà rentrés dans leur dû ?

Il faut juste noter que cer­taines factures ont été payées, d’autres sont en cours de paiement. Mais, je ne saurais pas vous dire la situation exacte des paiements ni comment est-ce que ces sommes sont perçues.

Pour finir, et s’agissant spécifiquement des Hô­tels Lewat, comment est perçue cette crise et que faites-vous en interne pour y faire face ?

Pour ce qui est de l’hôtel Lewat, nous avons installé dès les premiers jours un dispositif de lavage des mains pour les popula­tions environnantes, nous offrons également de l’eau gratuitement aux habitants du quartier. De manière concrète, nous avons fait une réunion de sensibili­sation, avec notre équipe médicale et notre médecin de travail de Lewat pour sensibiliser le personnel au sujet de cette nouvelle pandémie. Avant même que cela ne soit érigées en règles gouvernemen­tales, nous avons institué quelques précautions et mesures à observer. Nous avons essayé de prendre la mesure de cette pandé­mie et avons posé dans tout le quartier plus de 250 affiches afin de sensibili­ser et informer tous nos voisins de ce qu’il y avait un danger. Nous conti­nuons de le faire en insis­tant dans l’entourage de l’hôtel Lewat pour que les mesures barrières soient respectées.

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