Massacre de Ngarbuh: l’armée impliquée dans le meurtre de 13 civils
Le rapport de la commission d’enquête rendu public hier, précise les mesures disciplinaires prises par le chef de l’Etat
L’on se souvient du massacre d’une dizaine de femmes et enfants perpétré dans la nuit du 13 au 14 février à Ngarbuh une localité située dans le département du Donga Mantung, région du Nord-Ouest Cameroun. Un fait qui avait suscité l’indignation des organismes non gouvernementaux. Bien que le gouvernement camerounais ait réfuté la responsabilité de l’armée dans ces crimes, le président de la république avait institué une commission d’enquête qui a livré ses réponses hier 21 avril.
Le communiqué rendu public par le ministre délégué à la présidence de la république chargé de la Défense Joseph Beti Assomo, explique les modalités relatives à cette enquête mais aussi les mesures prescrites par le Chef de l’Etat. Il s’agit de l’ouverture d’une procédure disciplinaire contre le Chef de bataillon Nyianono Ze Charles Eric, commandant du 52ème Bataillon d’infanterie motorisée et tous les militaires ayant participé à l’opération de Ngarbuh ; de l’arrestation du sergent Baba Guida, du gendarme Sanding Sanding Cyrille et du soldat de première classe Haranga Gilbert, ainsi que des dix membres du comité de vigilance impliqués dans les événements de Ngarbuh 3 et l’ouverture d’une procédure judiciaire contre eux. Les militaires concernés sont d’ores et déjà à la disposition du Tribunal militaire spécial de Yaoundé. Les membres du comité de vigilance concernés sont eux, activement recherchés.
Il poursuit en ordonnant l’exhumation des corps des victimes afin de leur donner, aux frais de l’Etat, un sépulcre digne et de finaliser les constats nécessaires à la manifestation de la vérité. Paul Biya demande également le recensement des ayants-droit des victimes par l’autorité administrative aux fins du versement par l’Etat des indemnisations et compensations appropriées. Enfin, il appelle au renforcement de la sécurisation du village de Ngarbuh notamment par la création d’une base militaire et l’érection d’autres services publics qui devraient permettre une meilleure protection des civils contre les exactions des groupes armés, le retour des personnes déplacées et l’apaisement des tensions intercommunautaires.
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