Recherche agricole : Le déficit de semences améliorées entraîne 30 à 40% de pertes post-récoltes
Les difficultés d’accès aux technologies causent un manque à gagner de 25% de la production, Selon les experts réunis à Yaoundé le 13 septembre dernier dans le cadre du 2è comité de pilotage du programme des technologies pour la transformation de l’agriculture africaine.
Des chiffres peu reluisants sur l’agriculture camerounaise que le responsable du département ministériel remue lui-même. Par exemple, le taux d’accès aux semences améliorées se situe à 40%. La revue stratégique de sécurité alimentaire et de la nutrition au Cameroun (PNSA/PAM2016) estime le manque à gagner à plus de 25% de la production agricole. Les pertes post-récoltes de maïs se situent à 30%, celles du manioc à 40%, note le Minader. Par ailleurs, le faible taux de mécanisation au Cameroun, qui se situe aux environs de 10%, justifie que la superficie moyenne des exploitations soit inférieure à un hectare par exploitant. Les experts s’accordent à dire que l’une des causes de ce tableau sombre est liée au manque ou aux difficultés d’accès aux technologies par les agriculteurs africains.
C’est pour résoudre ce problème que la Banque africaine de développement (BAD) a lancé le programme dénommé « Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine » dont le deuxième comité de pilotage s’est tenu à Yaoundé le 13 septembre dernier. Selon Albert Nyaga, qui représentait le Représentant résident de la BAD à cette rencontre, la BAD a octroyé un financement de 36 millions de dollars sous forme de don pour la première phase de ce projet qui va profiter à une dizaine de pays. Pour le Minader, les initiatives comme le programme TAAT sont les bienvenues pour aider notre continent à valoriser ses riches atouts. « Conçu pour booster la productivité agricole en Afrique, en utilisant les technologies existantes et dont l’efficacité a été prouvée, mais qui restent inaccessibles aux producteurs africains, ce programme se présente comme une opportunité pour lutter contre l’insécurité alimentaire en Afrique », explique Henri Eyebe Ayissi. Selon les prévisions de la BAD, le programme TAAT permettra de générer près de 513 millions de tonnes de production alimentaire en plus, et sortir ainsi près de 250 millions d’Africains de la pauvreté d’ici à 2025.
Quatre instituts de recherche, à l’instar de l’Institut des recherches agricoles pour le développement (Irad) au Cameroun, sont représentés au sein du comité directeur de ce programme. Après le premier comité de pilotage qui s’est tenu à Cotonou en mars dernier, la rencontre de Yaoundé va permettre de valider d’autres axes pour la transformation de l’agriculture, explique Gaston Cossi Dossouhoui, ministre de l’Agriculture du Benin, président du comité de pilotage dudit programme.
[author title= »Par la rédaction d’EcoMatin » image= »http:// »][/author]