Le GICAM veut une refondation des relations entre la France et les entreprises camerounaises
En visite au Cameroun, le ministre des Affaires étrangères de l’Hexagone a rencontré les membres du GICAM qui lui ont présenté leur vision pour une établir de nouvelles bases du partenariat entre l’Hexagone et le monde des affaires camerounais.
Lors d’une visite effectuée au Cameroun les 23 et 24 octobre 2019, Jean-Yves Le Drian était l’invité du Groupement inter patronal du Cameroun (GICAM) au siège de cette institution à Douala. Rencontre au cours de laquelle le président du GICAM, Célestin Tawamba, a exprimé le souhait de la communauté des affaires du Cameroun que cette rencontre marque le point de départ de la refondation du partenariat entre la France et le monde des affaires camerounais. « Il s’agit de redéfinir cette relation dans le sens d’un partenariat rénové, responsable, équilibré, ouvert et fécond, dans lequel l’Entreprise et le secteur privé sont placés au cœur de la stratégie de développement », a-t-il indiqué.
Cette dynamique souhaitée reposerait sur plusieurs principes. Les patrons camerounais pensent en effet que cela devrait passer par l’appui à l’amélioration du climat des affaires propice au développement des entreprises et donc à la création de la richesse et d’emplois ; la prise de mesures appropriées pour améliorer la fluidité des opérations des transferts et à dissiper les inquiétudes portant sur le risque de dévaluation du franc CFA, afin de rétablir un minium de confiance avec nos partenaires.
La refondation du partenariat reposerait également sur le renforcement des capacités des personnels de l’administration et l’acquisition d’une culture pro-business, ainsi que l’affectation d’une partie du financement du Contrat désendettement-développement (C2D) à la reconstruction des infrastructures prioritaires dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du Grand Dialogue National. La réorientation d’une partie de l’aide publique au développement vers les secteurs privés productifs à fort potentiel d’emploi, le changement de paradigme des modalités d’appui au secteur privé des organismes spécialisés afin d’adapter les financements aux besoins et spécificités des Pme, et l’infléchissement des programmes du FMI dont la mise en œuvre dans nos pays se traduit en général par une pression fiscale accrue et contre-productive sur les entreprises du secteur formel déjà fragilisées par les coûts de facteurs, sont d’autres pistes à explorer.
Jean-Yves Le Drian, dans sa prise de parole, a révélé que sa présence au Cameroun rentre dans le cadre de la relance du partenariat entre ce pays et la France, telle que voulue par son président Emmanuel Macron. Il a acquiescé que cette relance passe par un partenariat entre les entreprises camerounaises et françaises. La France souhaite aussi renforcer le Cameroun dans l’intégration nationale, l’amélioration du climat des affaires reconnaissant l’existence de contraintes telles que la fiscalité, les délais de transfert de fonds, le contexte d’insécurité… Disposée à aller jusqu’au bout de son engagement, elle a relancé le dialogue sur le sujet des devises, les arriérées de paiement de certaines entreprises françaises et suit de près l’engagement du soutien budgétaire.