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La France accorde 71 milliards de FCFA au Cameroun

C'était l'une des propositions du secteur privé camerounais en faveur de la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les patrons nationaux recevaient le 24 octobre 2019, le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères.

C’était l’une des propositions du secteur privé camerounais en faveur de la reconstruction des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les patrons nationaux recevaient le 24 octobre 2019, le ministre français de l’Europe et des affaires étrangères.

Une enveloppe de 62 millions d’euros, soit près de 41 milliards de FCFA sera issue des fonds du Contrat Désendettement Développement (C2D) entre la France et le Cameroun. 45 millions d’euros (près de 30 milliards de FCFA) serviront par ailleurs au financement des  projets dans la région de l’Extrême-Nord. Le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) demande un peu plus à la France concernant son aide directe aux entreprises camerounaises à travers le Projet Sunref (soutien aux investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique à hauteur de 15 millions d’euros), et le Projet CFPS, Centres de formation professionnelle sectoriels (formation de 81 stagiaires grâce à logistique commune du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et du Gicam). Le principal patronat du Cameroun sollicite désormais de l’Hexagone, par la voix de son président, Célestin Tawamba, en présence d’autres organisations patronales nationales (Ecam, Mecam etc.), «une refondation du partenariat  entre la France et le monde des affaires camerounais».

Des pistes de traduction de ce nouveau partenariat ont d’ailleurs été dévoilées par l’organisation patronale, qui propose à cet effet, «une relation mutuellement bénéfique entre les entreprises françaises et camerounaises donnant la priorité au transfert de technologies, compris non plus dans le sens de la sous-traitance,  mais sous la forme innovante de la cotraitance génératrice de chaînes de valeurs et de partage d’expériences»:  il s’agit particulièrement de l’appui à l’amélioration du climat des affaires pour des entreprises plus compétitives, des mesures appropriées pour améliorer la fluidité des opérations de transfert, de dissiper les inquiétudes portant sur le risque de dévaluation du FCFA, des mesures appropriées pour améliorer la fluidité des opérations de transfert, du renforcement des capacités des personnels de l’administration à la culture pro-business, de la réorientation d’une partie de l’aide publique au développement vers les secteurs privés productifs à fort potentiel d’emploi. Tout comme, le changement de paradigme des modalités d’appui au secteur privé des organismes spécialisés dont la Proparco, de l’infléchissement des programmes du FMI contre-productifs pour les entreprises, ou encore, de la facilitation des visas d’affaires, de l’affectation d’une partie du financement C2D à la reconstruction des infrastructures prioritaires dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Rapports futurs

Sur ce dernier point, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a tout de suite annoncé la mise à la disposition d’une enveloppe  de 62 millions d’euros pour la mise en œuvre des conclusions du Grand dialogue national (accompagnement au statut de régime spécial des régions anglophones, reconstruction des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, appui à la décentralisation, etc.). «Je suis venu au Cameroun pour relancer le partenariat France-Cameroun à la demande du président Macron», a indiqué Jean Yves Le Drian, précisant toutefois que ledit partenariat «n’était pas en difficulté». Pourtant, dit-on au Gicam, «la France a perdu sa place de 1er fournisseur du Cameroun, bien qu’elle soit premier contributeur à l’aide publique au développement avec 48% de parts de financement». La relance planifiée par Jean Yves Le Drian prévoit par ailleurs, «une importante aide au profit du Cameroun dans le renforcement de l’intégration régionale, l’amélioration du climat des affaires, la construction des infrastructures de qualité, et l’innovation». Le ministre français a d’ailleurs mis à profit sa visite dans la capitale économique pour rencontrer de jeunes start-upers locaux dont il « loue le formidable potentiel», malgré l’environnement économique difficile, qu’il constate.

Rappelons que le stock des investissements français au Cameroun est de 1 milliards d’euros, répartis au sein de 150 entreprises françaises à capitaux mixtes ou principaux recensées au Cameroun. D’après Emmanuel de Tailly, au nom de la «Team France», 129 des entreprises locales ont un lien capitalistique avec la France, et 24 sont détenues par des français résidents. Avec 38.000 employés, les effectifs de ces entreprises ont accru de 4,2% de 2016 à 2017, et de 2% de 2017 à 2018. Le chiffre d’affaires des entreprises françaises au Cameroun se chiffre à 3 milliards d’euros avec des investissements directs de l’ordre de 700 millions d’euros dans divers domaines: industrie lourde, expertise, eau et energie, santé, distribution, pétrole, agro-alimentaire, hôtellerie, assurances, Bbanques, logistique et transport, etc. En 2017 par exemple, les entreprises françaises ont effectué des investissements à hauteur de 400 millions d’euros. La visite de Jean Yves le Drian apparaît ainsi comme un tremplin pour booster les rapports économiques France-Cameroun. En plus de l’enveloppe de 41 milliards de FCFA dégagée pour l’accompagnement du Cameroun dans la période post-dialogue, le ministre français, en visite dans la partie septentrionale du Cameroun, a également annoncé le déblocage d’une enveloppe de 45 millions d’euros pour le soutien à la région de l’Extrême-Nord, soit près de 30 milliards de FCFA.

 

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