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Conjoncture

Evaluation : Le programme économique du FMI ralentit le BIP 2018

La mise en œuvre des réformes appuyées par la Facilité élargie de crédit, conclue avec le Fonds monétaire international en juin 2017, a contribué à ralentir les performances du Budget d’investissement public au premier semestre

Pour la première fois depuis environ trois ans, le taux d’exécution du BIP au premier semestre de l’année ne dépasse pas les 60%, sous l’effet  d’une batterie de mesures mises en place dans le cadre du programme économique soutenu par la facilité élargie de crédit conclue avec le Fonds monétaire international (FMI). En effet, l’exécution du BIP pour le premier semestre de l’année en cours est en baisse, comparativement à la même période de l’exercice 2017. Il ressort de la première session au titre de l’exercice 2018 du comité national de suivi de l’exécution physico-financière  de l’Investissement Public qui s’est tenue vendredi 7 septembre 2018 à Yaoundé : Un taux d’exécution physique des projets de 38,37%, contre 52,83% à la même période de l’exercice 2017, soit une baisse de 14,46 points. Un taux d’engagement de 54,75%, contre 69,86% au 30 juin 2017, soit une baisse de 15,11 points. Et un taux de liquidation de 47,14%, contre 66,90% au 30 juin 2017, soit une baisse de 19,76 points

Cette chute du taux de réalisation du BIP s’explique en partie, selon le comité de suivi de l’exécution du BIP, par un contexte marqué par la mise en œuvre du programme économique et financier appuyé par la Facilité élargie de crédit, conclue avec le FMI en juin 2017. Ce programme vise entre autres, explique le comité BIP, l’accélération des réformes engagées dans le cadre de la réforme budgétaire en cours depuis 2007 au Cameroun. L’exécution du BIP au deuxième trimestre 2018 a été ainsi marquée par l’entrée en vigueur de nouveaux textes. Il s’agit par exemple de la loi No2018/012 du 11 juillet 2018 portant régime financier de l’Etat et des autres entités publiques, la loi No2018/011 du 11 juillet 2018 portant code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances  publiques au Cameroun, le décret du 20 juin 2018 portant Code des Marchés Publics.

Il faut également citer au titre de reformes ayant contribué à retarder l’exécution du BIP, le décret du 21 juin 2018 fixant  les règles régissant le processus de maturation des projets d’investissement public, la circulaire du 19 juin 2018 modifiant  et complétant certaines dispositions de la circulaire du 02 janvier 2018, et la lettre-circulaire du 03 juillet 2018 précisant les mesures transitoires à observer suite à la signature et à la publication du 20 juin 2018 portant code des marchés publics. Ces nouvelles mesures encore en cours d’appropriation par les différents  acteurs ont contribué au ralentissement des performances enregistrées dans l’exécution physique et financière  du Budget d’Investissement Public par rapport au dernier exercice.

Retards d’exécution des projets et non-paiement des décomptes

Aux lenteurs déjà orchestrées par la mise en œuvre de multiples reformes, la bonne exécution du BIP a été confrontée à un certain nombre d’entraves, révèle le document de synthèse de l’évolution de l’exécution physico-financière  du BIP 2018 au premier semestre de l’année en cours. Il s’agit notamment des lenteurs dans les procédures de contractualisation, en raison notamment de la transmission tardive des DAO en commission au niveau de certains départements ministériels et dans certaines Régions, du faible engouement des prestataires à soumissionner à la commande publique, surtout en ce qui concerne les projets d’acquisition du matériel roulant ; les retards dans l’exécution physico-financière  des crédits de subvention en investissement et de fonds de contrepartie, en raison de l’insuffisante  appropriation des nouvelles procédures d’exécution desdits crédits conformément à la Circulaire N°002/C/MINFI du 19 juin 2018 modifiant  et complétant certaines dispositions de la Circulaire relative à l’exécution, au Suivi et au Contrôle du Budget 2018 ; le non-paiement des décomptes entrainant l’arrêt de nombreux chantiers et le retard dans l’exécution physique des projets

Dans ce tableau noir des difficultés  rencontrées dans l’exécution du BIP, le document de synthèse déplore également les retards dans l’engagement des crédits alloués à certains projets pluriannuels du fait des difficultés de leur traitement dans l’application Probmis, les retards dans l’exécution des projets d’entretien routier dans certaines communes en raison de l’attente de l’autorisation d’exécution en régie du ministère des Marchés publics, et la non tenue des comités communaux dans certaines communes en raison du non-déblocage des fonds alloués.

[author title= »Par la rédaction d’EcoMatin » image= »http:// »][/author]

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