Les 10 réformes qui valent 117,7 milliards de FCFA à la Banque mondiale
Selon les explications du ministre de l’Economie, l’accord de financement signé le 15 octobre avec la Banque mondiale est le fruit de la mise en œuvre de ces réformes qui ont porté sur la consolidation budgétaire, la diversification de l’économie camerounaise, et le renforcement de la protection des personnes vulnérables.
On en sait un peu plus sur les principales raisons qui ont poussé l’Association internationale de développement (IDA), filiale de la Banque mondiale, à signer un accord d’un montant de 117,7 milliards de FCFA avec le Cameroun pour financer des projets de développement. Dans un communiqué rendu public lundi, le ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT), Alamine Ousmane Mey explique que la signature de cet accord « est l’aboutissement de la mise en œuvre satisfaisante des réformes » dans plusieurs domaines.
S’agissant de la consolidation budgétaire qui passe par la réduction du déficit, la transparence dans la gestion de la commande publique et la réduction du train de vie de l’Etat, il a été mis en place quatre principales réformes. Le gouvernement camerounais a pris des mesures pour réduire de 100 milliards de FCFA les dépenses fiscales relatives aux impôts indirects. Un nouveau code des marchés publics a été adopté en novembre 2018. Et à la même période, les principes de création et de fonctionnement des commissions, de comités, comités ad hoc et groupes de travail ont été redéfinis. Enfin, on a deux décrets présidentiels dont un fixe les catégories d’entreprises publiques y compris la rémunération, les indemnités et avantages de leurs dirigeants ; et le second précise les modalités d’application de certaines lois du 12 juillet 2017 sur le statut général des établissements et entreprises du secteur public.
En ce qui concerne la diversification de l’économie camerounaise, Alamine Ousmane Mey explique que les réformes visaient à améliorer la viabilité financière du secteur de l’énergie et le renforcement de la confiance du secteur privé, de même que l’entretien routier et la gestion du patrimoine dans ce domaine. Il s’agissait aussi d’améliorer la compétitivité des ports et la performance des plateformes et chaines logistiques. Pour y parvenir, le Cameroun a travaillé à l’amélioration de la gestion du paiement des factures de consommation de l’administration centrale, l’apurement des arriérés de l’Etat et la régularisation du paiement de l’Etat vis-à-vis d’ENEO. L’autre réforme engagée a consisté en la mise en œuvre de l’approvisionnement du compte dédié au Fonds routier logé à la BEAC, en vue du paiement dû au programme d’entretien routier antérieur à 2017 et l’exécution du programme prioritaire 2018-2019. La troisième réforme a été de mettre en place la plateforme de paiement électronique pour couvrir les frais, droits et taxes, et l’adoption du plan d’action pour l’amélioration de la compétitivité du port de Douala-Bonabéri sur la période 2018-2019.
Dans le cadre du renforcement de la protection des personnes vulnérables, le Cameroun a également progressé de manière positive. Les objectifs des réformes mises en place étaient d’accroître la performance et la qualité des soins dans les formations sanitaires, améliorer l’accès aux manuels scolaires et augmenter le niveau de financement du programme Filets sociaux. Parmi les améliorations observées, on a la liquidation des crédits alloués aux formations sanitaires sous programme PBF, ainsi que l’approvisionnement en médicaments et autres dispositifs médicaux auprès des fournisseurs agréés. L’Etat a aussi adopté un document d’orientation pour la préparation de la nouvelle politique relative aux manuels scolaires et un calendrier de préparation et de validation pour la nouvelle politique du livre scolaire. Il a également été défini une dotation de 4,5 milliards de FCFA dans la loi de Finances 2019 pour la couverture de 11 250 ménages dans le cadre du programme Filets sociaux.
« Il convient de préciser qu’au regard de la mise en œuvre satisfaisante des réformes ayant permis la signature de cet important accord de financement, les ressources à décaisser au bénéfice du Trésor public camerounais permettront à l’Etat du Cameroun de continuer à faire face à ses divers engagements financiers », précise Alamine Ousmane Mey.