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Université de Maroua: le PCA et le recteur à couteaux tirés

Abdoulaye Babalé a bloqué l’adoption du compte administratif du recteur Idrissou Alioum à cause d’un désaccord sur les dépenses effectuées lors des jeux universitaires de Maroua organisés en mai de l’année dernière.

La 5e session extraordinaire du conseil d’administration de l’université de Maroua s’est tenue vendredi 18 octobre 2019. Cette session consacrée à l’examen des comptes de l’exercice 2018 a été très tendue. Abdoulaye Babalé, PCA de l’établissement, a exigé aux membres du conseil de rejeter la validité du compte administratif du recteur Idrissou Alioum, de même que le compte de gestion de l’ex agent comptable, Prosper Ovambe Mvondo.

Selon une source citée par le trihebdomadaire l’œil du Sahel, « le PCA a demandé aux administrateurs du conseil d’adopter les comptes s’ils le souhaitaient, mais que lui, ne pouvait engager sa responsabilité en les adoptant. Je peux dire que dans la salle, il y avait des administrateurs qui voulaient adopter les comptes en émettant toutefois des réserves sur certains points où des manquements avaient été observés, mais les déclarations du PCA ont obligé beaucoup à faire profil bas pour ne pas le heurter de front », a-t-elle confié.

Le désaccord, a-t-on appris, porte sur les dépenses d’un montant de 200 millions de FCFA effectuées lors des jeux universitaires organisés en mai 2018 par l’université de Maroua.  Selon le PCA, ces dépenses n’ont pas des justificatifs fiables. Il indexe « le non-respect de certains principes budgétaires ». Il a également annoncé son intention de saisir le ministère des Finances afin de solliciter de celui-ci ses services compétents à l’effet d’appuyer l’institution « en technique de production des comptes administratifs et de gestion » avant d’examiner le projet de budget de l’université pour l’année 2020.

Pour comprendre le cœur de ces mésententes entre les deux personnalités, un responsable de l’université de Maroua indique que « le PCA ne ménage aucun effort pour s’immiscer dans la gestion quotidienne de l’université et rencontre chaque fois l’opposition du recteur, jaloux de ses prérogatives. C’est ce bras de fer qui s’est transporté, pour le malheur de l’université au Conseil dont la tenue de chaque session coute à l’université 20 millions de FCFA. Ce sont au moins 60 millions de FCFA qui seront dépensés uniquement pour la validation des comptes administratif et de gestion ».

Le 8 octobre, informée de la difficile collaboration entre le PCA et le recteur, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, a tenté d’apaiser cette coopération pénible, par voie de correspondance. Le Minesup invitait Abdoulaye Babalé, sur instruction du Premier ministre à « une bonne collaboration avec le recteur. Il appelait que « selon les dispositions règlementaires en vigueur, le conseil d’administration est un organe collégial dont le président et les membres n’ont pas de compétences propres. De ce fait, le président ou un quelconque membre du conseil ne doit s’ingérer dans la gestion quotidienne de l’université ; celle-ci étant de la seule responsabilité du recteur ».

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