Douala : à quoi servira la SEDO ?
Avec un capital social de 1.028.500.000 de FCFA, la nouvelle entité a pour mission l'appui à la planification et à la gestion du territoire, l'accompagnement à la conception des projets et études opérationnelles, entre autres. Elle est constituée à 67% d'investisseurs privés et à 37% d'entités publiques. Son assemblée générale constitutive s'est tenue le 11 octobre 2019 à Douala, suivi le 12 octobre, de son tout premier conseil d'administration.
C’est le 26 octobre 2018 que le conseil de communauté urbaine de Douala a autorisé le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, par délibération n°36, de «créer et souscrire au capital de la société des Études Urbaines de Douala». La SEDO S.A est désormais une réalité. Son assemblée générale constitutive conformément aux dispositions des articles 388, 389 et 532 de l’Acte uniforme Ohada, était placée sous la présidence du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, le Dr. Fritz Ntone Ntone. Cette assemblée générale a connu la participation des souscripteurs et potentiels souscripteurs institutionnels et privés pour la mise en place de cette nouvelle société urbaine: le Port autonome de Douala (PAD), la Société d’Aménagement de Douala (Sad), la Société Métropolitaine d’Investissement de Douala (Smid), le Groupe Saker, Zenith Insurance, Altis, Club des 26, ou encore Protais Ayangma, le président d’Entreprises du Cameroun (Ecam), et Sylvestre Ngouchingue, le Président directeur général de Congelcam, représenté.
Les travaux de près de cinq heures de temps portaient essentiellement sur «la vérification du niveau de souscriptions du capital, la libération des actions, le mandat des administrateurs, l’adoption des statuts, de l’état des actes et engagements, la nomination des administrateurs», entre autres. La Sedo S.A dispose ainsi d’un capital social de 1.028.500.000 FCFA, pour 102.850 actions à pourvoir au profit de 63 actionnaires. La valeur nominale de l’action étant de 10.000 FCFA: «la forme envisagée pour la société en création est celle d’une société anonyme avec conseil d’administration. Elle sera privée et régie par l’Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et des GIE», selon le Dr. Fritz Ntone Ntone. La Sedo S.A est ainsi composée de 67% investisseurs privés (entreprises privées, Associations, personnes physiques) et 33% pour les entités publiques. Sur ces missions, le Dr. Fritz Ntone Ntone apporte des éclairages: «la Sedo S.A aura pour rôle l’assistance à la maîtrise candidatant à des appels d’offres, nationaux ou internationaux. Elle aura la charge de la conception des études en vue de la bonne réalisation des projets, ainsi que le suivi de leur mise en œuvre».
Les compétences de Sedo S.A seront donc différentes de celles de la Smid S.A, autre société créée sous l’initiative de la CUD. Plus concrètement, la nouvelle société sera en charge de «l’appui à la planification et à la gestion du territoire, l’accompagnement à la conception des projets et études opérationnelles, le conseil et l’appui au montage des procédures règlementaires, l’accompagnement dans l’expertise environnementale». Au terme de cette session constitutive de la Sedo, 6 résolutions ont été adoptées par l’assemblée générale, dont «le statut de la société, les souscripteurs au capital, la nomination des commissaires aux comptes titulaires et suppléants, l’autorisation au conseil d’administration de poser des actes de gestion, la libération définitive du capital au plus tard le 28 février 2020, etc.» Le Dr. Fritz Ntone Ntone a par ailleurs été porté à la tête du conseil d’administration de la Sedo S.A. L’assemblée générale constitutive de la Sedo S.A a tenu son tout premier conseil d’administration, le 12 octobre 2019.
200 études à mener d’ici 2022
Les plans directeurs d’urbanisme de Douala, d’occupation des sols et de secteurs nécessitent en effet la participation des experts de la Sedo s.A, afin d’éviter les échecs des projets envisagés pour la transformation de la capitale économique.
Le conseil d’administration de la Société d’études de Douala (SEDO S.A) est finalement constitué de 10 membres: CUD (1), secteur public (2), secteur privé (5), actionnaires privés (2). Dans la foulée de son assemblée générale constitutive le 11 octobre 2019, le président du conseil d’administration de la nouvelle entité, le Dr. Fritz Ntone Ntone, a tout de suite convoqué pour le 12 octobre suivant un conseil d’administration: «il faut aller vite. Ce conseil d’administration avait pour but de désigner le président du conseil d’administration, de constituer les comités spécialisés qui vont aider le futur directeur général à cerner certains dossiers, nous avons précisé les termes de références à approuver au prochain conseil d’administration, etc Il était également question de faire une proposition de siège pour la SEDO». La SEDO sera finalement logée dans le même bâtiment que la Smid, sa devancière. Trois comités ont également été mis en place au terme de ce conseil d’administration: le comité d’audit, le comité de rémunération et de nomination, et le comité stratégique et technique».
En créant la SEDO S.A, la communauté urbaine de Douala tire enfin les leçons des projets inachevés ou mal conçus pour cause des mauvaises études effectuées, de la qualité approximative de la maîtrise d’ouvrage ou d’œuvre, ou encore, la faible maturation des projets dans la ville de Douala. Pourtant, d’après le Dr. Fritz Ntone Ntone, «la ville de Douala est doté d’un plan directeur d’urbanisme et d’occupation des sols depuis 2015 à l’horizon 2025, ainsi que des plans de secteurs qui nécessitent des études approfondies avant investissements». La capitale économique devra absorber 1400 milliards de FCFA pour sa transformation d’ici 2025. D’où le rôle capital à jouer par la SEDO S.A.
Quelques projets ont d’ailleurs déjà été identifiés, indique le PCA de la SEDO, le Dr. Fritz Ntone Ntone: la construction du Centre de conférence et d’exposition de Douala de près de 2500 places (25 milliards de FCFA), l’extension, la réhabilitation ou l’extension des marchés de Douala, le plan de secteur Logbessou-PK 14 (26,9 milliards de FCFA), le plan de secteur Yassa (58,4 milliards de FCFA), le plan de secteur de Ndokoti (77 milliards de FCFA), les plans des secteurs de Logbaba, Bonamoussadi, Bonassama et Ngwele, etc. «Dans les 900 milliards de FCFA d’investissements contenus dans la PDU au profit de la ville de Douala, 550 milliards seront destinés aux projets générateurs de revenus. La SEDO a donc déjà des clients. Il s’agit d’abord de la ville de Douala à travers la communauté urbaine de Douala, les populations pour des études géotechniques, économiques ou pluridisciplinaires, et pourquoi pas s’étendre dans la sous-région Afrique centrale où la SEDO S.A veut porter son expertise au-delà des frontières camerounaises. Au total, la Société d’études de Douala aura à produire 200 études jusqu’en 2022.
Dr. Fritz Ntone Ntone, président du conseil d’administration de la SEDO S.A: «A ce jour, il n’existe pas de bureaux d’études locaux aux standards internationaux….»
« Une ville, un pays a besoin d’instruments facilitant l’implantation et le développement d’infrastructures diverses. La création d’une société d’études conforme aux standards internationaux répond à ce besoin. Face à une croissance urbaine de l’ordre de 5% par an, Douala, première ville du Cameroun doit se développer et répondre aux problèmes posés par cette démographie galopante. Pour opérationnaliser le plan directeur d’urbanisme, et face à l’afflux constant de nouveaux habitants en raison de son attractivité, la Société métropolitaine d’investissement de Douala (Smid S.A), a été créée en 2018 pour mobiliser les ressources indispensables au financement de ce plan directeur et poursuivre la transformation de la ville, pour faire de Douala une ville moderne et plus attrayante, reflétant les standards internationaux d’urbanisme. Suite à cette initiative inédite, la CUD a convenu qu’il serait indispensable de doter la ville de Douala d’un organisme privilégié lui permettant, sur la base de compétences avérées, d’entreprendre les études nécessaires dans les phases de conception et de mise en œuvre des projets. A ce jour, il n’existe pas de bureaux d’études locaux susceptibles de satisfaire aux besoins variés et exigeants de la CUD dans la planification des plans d’aménagement jusqu’à leur opérationnalisation. La majorité des documents préparés par la CUD l’ont été avec l’appui des cabinets internationaux. La SEDO S.A privilégiera l’enrôlement des experts de haut niveau sous forme d’agrément pour les solliciter à la demande. Ces experts pourront être des personnes physiques individuelles ou morales, avec possibilité d’agréer un cabinet d’études entier ».