Santé publique : le Cameroun sollicite 100 milliards de FCFA pour la lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose
Le président de la République participe à la 6e conférence du Fonds mondial de lutte contre ces trois maladies, dans le but de lever des financements auprès de cette institution, qui elle-même vise une collecte d’au moins 3 820 milliards de FCFA.
Le chef de l’Etat camerounais participe à la 6e conférence du Fonds mondial de lutte contre le Vih-Sida, le paludisme et la tuberculose, qui se tient à Lyon (France) les 9 et 10 octobre 2019. Paul Biya est arrivé en Hexagone accompagné d’une forte délégation pour participer à cette rencontre jugée cruciale. Ce rendez-vous est d’autant plus décisif qu’il vise à mobiliser un minimum de 14 milliards de dollars US (soit un peu plus de 8 320 milliards de FCFA) pour financer différents programmes.
La présence de Paul Biya en France se justifie en ce sens que son pays pourrait bénéficier d’une cagnotte de 100 milliards de FCFA sur la période 2021-2023 pouvant lui permettre de lutter efficacement contre ces maladies. Un appui financier conséquent au regard de la situation inquiétante au Cameroun. Dans un rapport publié en juin dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que le pays a enregistré 23 000 décès dus au Sida en 2018, avec un taux de prévalence de 3,4% contre 3,9% en 2016. En avril dernier, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) s’inquiétait d’une hausse de la mortalité due au paludisme entre 2016 et 2018, passant de 2 639 décès (12,4%) à 3 263 décès (14,3%). Le virus avait causé 2,13 millions de cas de maladie pour un taux de consultation de 25,9% dans les formations sanitaires, dont 31,5% chez les enfants de moins de 5 ans, avait indiqué le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie. La tuberculose cause autant de ravages : bien qu’en constante baisse, le taux de mortalité due à cette maladie était de 28 décès pour 100 000 habitants au Cameroun, soit au total 7 000 décès en 2016.
La lutte contre ces pandémies nécessite d’importantes ressources financières. Par exemple, au cours de la dernière décennie, les dépenses totales consacrées à la lutte contre le Vih-Sida au Cameroun ont doublé, allant de 31,67 milliards de FCFA en 2011 à 65,62 milliards de FCFA en 2017. Ces données sont contenues dans le rapport « Estimation des ressources et dépenses de la lutte contre le Vih/Sida », publié en décembre 2017. Le paludisme et la tuberculose sont également sources d’importantes dépenses.
Le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose est l’un des principaux appuis financiers du Cameroun. L’institution a financé pour près de 175 milliards de FCFA les actions du Cameroun dans cette lutte, entre 2014 et 2016. Rappelons que la 6e conférence à Lyon vise en priorité la réduction considérable de ces pandémies et leurs effets négatifs sur les objectifs de développement durable (ODD). De manière spécifique, la collecte de ces fonds porte sur la période 2020-2022 et devrait permettre de sauver 16 millions de vies, réduire de moitié la mortalité liée aux trois maladies et de construire des systèmes de santé plus solides d’ici à 2023 dans le monde.