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Politiques Publiques

« Social libéralisme », ce que propose le candidat du MRC

Dans son projet de société, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont Maurice Kamto est le candidat à l’élection présidentielle d’octobre prochain, décline clairement son idéologie en indiquant qu’il est un parti de la synthèse idéologique qui met l’homme au cœur de l’action politique.

Ce qui, d’après la formation politique, pourrait être appelé « Social libéralisme ». Selon ce parti et son leader, c’est en fait la condition de la modernisation du Cameroun. Celle-ci passe par plusieurs chantiers, de la modernisation politique et institutionnelle à la modernisation de la politique étrangère, en passant par la modernisation économique, de l’éducation culturelle, etc.

Dans la continuité de la série ouverte dans les colonnes de votre journal, il nous a semblé intéressant de nous pencher sur la vision économique de Maurice qui, selon ses explications, entend moderniser de manière significative, l’économie, l’aménagement du territoire et le développement durable afin de sortir les Camerounais de la misère ambiante.


Maurice Kamto : Pour un développement par la technologie et une croissance soutenue

Le candidat du MRC à la présidentielle d’octobre 2018 estime que le Cameroun peut devenir un havre de prospérité si les atouts dont il dispose sont exploités avec efficience en mettant au centre de l’action la technologie, un outil de financement stratégique et une politique de croissance soutenue.

Maurice Kamto, méthodique dans sa démonstration, présente d’abord les préalables et les outils nécessaires au déploiement de sa vision pour le Cameroun, s’il est élu le 7 octobre prochain comme président de la République. Ces préalables et outils sont d’abord de nature intellectuelle en développement une stratégie du décollage économique du Cameroun dans le cadre d’un Plan National pour la Croissance et le Développement (PNCD), lequel sera accompagné des plans opérationnels ou programmes, et des budgets prévisionnels.

Le candidat du MRC propose le développement par la technologie. Le Cameroun peut accélérer son développement et tirer parti des technologies disponibles en s’appuyant sur un très grand pool de connaissances scientifiques dans lequel il peut puiser. L’énergie, quant à elle, devrait retrouver une place prépondérante dans le développement du pays. Raison pour laquelle il entend promouvoir une politique de polycentrisme énergétique permettant la valorisation de toutes les principales sources d’énergie faisant aujourd’hui l’objet d’une maîtrise technologique ainsi que des coûts de production pour les mettre au service de l’essor socioéconomique du pays. Comme autres préalables, le candidat pense à une nouvelle politique foncière ; la mise en confiance des investisseurs, nationaux et étrangers, en leur montrant que le pays a besoin d’eux, etc.

8 à 12 points de croissance par an

Une fois tous ces préalables acquis, Maurice Kamto envisage dans son projet de société d’implémenter une réelle politique de croissance soutenue. Il s’agira d’engager un processus de croissance qui se situera entre 8 et 12% au cours de la prochaine décennie, grâce à l’effort collectif. Pour y parvenir, il pense en premier à la transformation de l’agriculture. Une ambition se résumant à deux principaux axes : assurer la sécurité alimentaire des Camerounais tout en procurant des revenus aux producteurs, et faire du pays un exportateur net des produits agricoles. La réalisation du premier de ces objectifs passe par une meilleure organisation et l’accroissement de l’efficacité des exploitations familiales qui demeurent les plus nombreuses dans la structure agraire de notre pays et qui contribuent à la construction d’écosystèmes durables et diversifiés. La réalisation du second objectif exige le développement d’une agriculture moderne des grandes plantations de production aussi bien des produits traditionnels de rente que des produits vivriers destinés au marché international.

Enfin, il faut également engager une industrialisation stratégique. La politique industrielle du MRC repose sur un choix et une politique des filières stratégiques opérées en fonction des atouts du Cameroun tant en termes de ressources naturelles, de ressources humaines que des marchés disponibles ou à venir et des ambitions du pays. Ensuite, il y a la modernisation de la gouvernance économique.

Pour le candidat Maurice Kamto, cette modernisation  appelle plusieurs décisions importantes : réorganisation de la SNI afin de redéfinir ses missions au regard du contexte de la mondialisation et du rôle de l’Etat stratège ; repenser le rôle et l’opportunité du maintien des deux structures d’aménagement que sont la MAETUR et la MAGZI ; révision de la politique de participation de l’État ; redimensionnement du portefeuille des entreprises publiques et parapubliques ; reconfiguration des missions de certaines entités publiques telle que la SIC ; repenser le rôle des agences de régulation telles ART, ARSEL…


Aménagement du territoire : Un pan important de la vision du candidat

Maurice Kamto propose aux Camerounais de dresser un bilan des problèmes du pays afin de mettre en place une vision de développement inclusif et intégré. Dans son projet de société, il intègre une grande modernisation de l’espace vital des populations.

DR

Les politiques menées jusqu’ici ont conduit à une faible intégration de certaines régions dans la nation. Cela se traduit notamment par une faible participation à la vie nationale, un sentiment d’être exploité par les autres, une sous-représentation dans les élites du pays… Le constat est fait en filigrane dans le projet de société de Maurice Kamto, candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre sus la bannière du MRC. Pour remédier aux problèmes de modernisation du cadre de vie des populations, il envisage une démarche concertée, négociée, itérative, pour décliner le paradigme de l’unité nationale avec un accent particulier sur les points de tension actuels ou potentiels, tout en s’inscrivant dans la perspective du développement durable. Avant que les techniciens n’interviennent pour élaborer un Schéma national d’Aménagement du Territoire (SNAT) qui sera par la suite décliné en schémas régionaux, un grand débat national sera organisé sur la question, aboutissant lui-même à une Charte nationale de l’aménagement du territoire.

Pour l’heure, le candidat du MRC pense à une politique urbaine imaginative et audacieuse. Il pense par exemple donner aux villes secondaires les moyens d’absorber l’importante croissance urbaine à laquelle le pays fait face, dans de meilleures conditions que ce que l’on observe pour les deux métropoles nationales, Douala et Yaoundé. Il s’agira de créer et maintenir dans ces villes secondaires des conditions de vie plus harmonieuses, mais aussi des incitations économiques permettant la création de richesses et d’emplois.

Positionnement urbain

Pour le cas spécifique de Douala et Yaoundé, l’ambition de Maurice Kamto est leur donner à toutes les deux un positionnement international. Douala, en plus de sa position stratégique au fond du Golfe de Guinée, dispose de bien d’atouts à valoriser pour qu’elle tienne le rang de pôle économique et financier sous-régional, à l’image d’Abidjan en Afrique de l’Ouest, de Casablanca au Maghreb ou de Nairobi en Afrique de l’Est. A cet égard, il faudra la doter d’urgence d’un véritable centre d’affaires permettant d’accueillir des activités tertiaires de haut niveau. Yaoundé a plus vocation à se positionner au plan politique, administratif, culturel et diplomatique, en concurrence avec des villes comme Abuja ou Addis-Abeba. Mais il ne suffira pas de réaliser des équipements pour accueillir des grandes conférences internationales. Il sera indispensable de sortir du positionnement diplomatique actuel de notre pays qui le dessert considérablement depuis plus de deux décennies.

Pour Maurice Kamto, il est primordial d’améliorer les conditions de vie dans les villes avec des systèmes efficaces de transport en commun, l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement, la distribution de l’énergie électrique, etc. Le souci premier étant la recherche de l’équité et la satisfaction du plus grand nombre. Le candidat évoque également une nouvelle politique du logement basée sur l’accès à la propriété ; la réforme de la gestion urbaine, appuyée sur une décentralisation effective ; l’aménagement rural ; la promotion de l’entreprise et de développement de l’économie numérique…

Promouvoir le développement durable

Dans son projet de société, Maurice Kamto accorde une place non négligeable au développement durable dans sa vision du développement économique du Cameroun. Aussi, envisage-t-il, une fois au pouvoir, de guider sa politique dans ce domaine par la recherche des compromis entre les deux impératifs apparemment contradictoires ou irréconciliables : le développement économique dans un environnement sain.

Ce qui impliquerait, entre autres, de tenir compte de la spécificité du Cameroun de par sa diversité agro-écologique, de prendre en compte dans les politiques de développement les thématiques environnementales pertinentes. Les stratégies d’action sont, entre autres, la mise en cohérence d’une économie viable sous-tendue par l’entretien de l’équilibre des écosystèmes, le recours plus efficace aux instruments capables d’influencer favorablement le mode actuel d’exploitation des ressources naturelles du Pays.

Il en découle l’impérieuse nécessité de : prendre en compte les aspects environnementaux dans la mise en place des stratégies sectorielles ; développer des capacités techniques et institutionnelles susceptibles de conduire à bon port la politique environnementale à mettre en place ; intensifier la lutte contre la paupérisation ambiante en milieu rural ; mobiliser toutes les parties prenantes en faisant bon usage de l’éducation environnementale ; mettre en place un dispositif rationnel d’exploitation des services éco systémiques dont dispose le Cameroun, avec une référence particulière à l’écotourisme ; renforcer la coopération régionale et internationale dans la gestion des enjeux globaux (désertification, changements climatiques, dégradation de la biodiversité…)

Ce sera aux électeurs, au soir du 7 octobre 2018, de juger s’il faut lui faire confiance et lui donner l’opportunité d’implémenter cette vision pour les sept prochaines années.

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[author title= »Par la rédaction d’EcoMatin » image= »http:// »][/author]

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