Amnistie : arrêt des poursuites judiciaires contre 333 prisonniers de la crise anglophone
Le président de la République a écouté les doléances de certaines personnalités qui demandaient la relaxe de ces prévenus pour une meilleure conduite du processus de retour à la paix dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
« J’ai décidé ce jour de l’arrêt des poursuites pendants devant les tribunaux militaires contre 333 personnes arrêtées et détenues, pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest », a annoncé Paul Biya, président de la République du Cameroun, sur son compte Tweeter en fin de journée du 3 octobre 2019.
Une annonce confirmée par un communiqué du secrétaire général de la présidence de la République. Selon Ferdinand Ngoh Ngoh, la décision du chef de l’Etat sera mise à exécution « sans délai, à la diligence du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense ». Qui soutient que la décision de Paul Biya procède « de sa volonté constante de permettre à ceux de nos jeunes compatriotes de ces deux régions, désireux de renoncer à la violence et de revenir dans le droit chemin, de pouvoir de nouveau participer à la grande œuvre de construction nationale ».
Au-delà des visées propagandistes que peuvent contenir ces mots du Sgpr, il faut noter que la décision du président Biya est un bon coup politique puisqu’elle intervient alors que les travaux du Grand Dialogue National (GDN) se déroulent pour trouver des solutions à la crise qui sévit dans les deux régions concernées.
Du côté du palais des Congrès de Yaoundé, on a pu observer la satisfaction des participants, notamment ceux qui, en grand nombre, avait proposé de libérer lesdits prévenus pour que le GDN se tienne dans des conditions d’apaisement des cœurs. De l’avis d’un participant, la décision de Paul est non seulement un geste d’apaisement, mais aussi une monnaie d’échange envers ceux des groupes qui restent radicaux.
Ce vendredi, le GDN ferme ses portes avec, espèrent les observateurs de tous bords, des recommandations fortes pouvant mettre fin au choc sécuritaire qui dure depuis trois années.