Paul Biya valide un emprunt de 6 milliards FCFA auprès de la BAD
Ces fonds seront injectés dans le Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des groupes vulnérables dans le Bassin du Lac Tchad où la secte terroriste Boko Haram continue de perpétrer des exactions.
La présidence de la République du Cameroun informe sur son site web que le chef de l’État, Paul Biya, a ratifié le 1er octobre 2019, l’accord de prêt d’un montant de 6,281 milliards de FCFA auprès de la Banque africaine de développement (BAD). Les ressources à mobiliser sont destinées au financement du Projet d’appui à la réinsertion socio-économique des groupes vulnérables dans le Bassin du Lac Tchad (PARSEBALT). Cet accord a été conclu le 7 mai 2019 entre le gouvernement camerounais à travers le ministre en charge de l’Economie (Minepat) et le Fonds africain de développement (FAD), un guichet de prêt à taux concessionnels du groupe de la BAD.
Le PARSEBALT vise à renforcer la résilience des populations du Bassin du Lac Tchad, parmi lesquelles figurent les habitants de l’Extrême-Nord Cameroun, face aux différents chocs climatiques. Ils se traduisent par un rétrécissement de la superficie du Lac. En 60 ans, cette superficie est passée de 25 000 à 2 500 kilomètres carrés. Ce projet, initié par les pays riverains du Lac Tchad (Nigeria, Niger, Cameroun et Tchad) vise également à contrer les effets liés aux attaques du groupe djihadiste Boko Haram. Les violences mettent en péril le devenir du bassin où vivent une communauté de petits agriculteurs et pêcheurs. Les exactions de Boko Haram sur cette zone ont causé plus de 33 000 morts depuis 2009.
La région compte 2,3 millions de déplacés, et 200 000 réfugiés. Selon les Nations Unies, 10,7 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et quelque 500 000 enfants souffrent de malnutrition sévère. La région connait un taux de chômage haut, un niveau de pauvreté plus élevé que dans le reste des pays concernés et des jeunes livrés à l’oisiveté et à la consommation abusive d’alcool et des drogues. Surtout, ils sont tentés par l’enrôlement dans les groupes armés ou par l’émigration, renseigne l’Onu.