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Politiques Publiques

Grand Dialogue National : le rang des mécontents se rallonge

Des leaders politiques ont désisté après seulement une journée de travail pour des diverses raisons, pour se désolidariser d’un probable échec des travaux. D’autres se dissent déçus et n’attendent rien de décisif.

Ils ne veulent pas être comptables de l’échec programmé du Grand Dialogue National (GDN). C’est du moins ce que laissent penser quelques figures du milieu politique camerounais, qui ont décidé de claquer la porte des discussions au Palais des Congrès de Yaoundé. Célestin Bedzigui s’en prend au Premier ministre, mandaté par le président Paul Biya pour diriger les travaux. « Le Grand Dialogue National prescrit par le président Biya a été transformé en ‘‘monologue de Dion Ngute’’. Notre devoir patriotique est de dénoncer ce projet funeste », dénonce le président du Parti de l’Alliance Libérale (PAL). Selon lui, le Dialogue est biaisé par la décision du Premier ministre Joseph Dion Ngute de nommer unilatéralement le bureau du GDN et de désigner ceux qui prennent la parole, d’imposer la création des commissions et d’en définir les sujets, et enfin, de nommer les membres des commissions, également de manière unilatérale.

Un peu avant lui, Alice Sadio avait déjà jeté l’éponge. La présidente de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP) estime que les dés sont pipés d’avance. « Il y a peu de chance que l’intérêt général l’emporte au sortir de ce qui se passe au Palais des Congrès ». Elle en veut pour preuve la constitution des commissions, les orientations données aux débats, l’imposition de l’agenda par le régime en place, le recadrage systématique du PM lorsque des intervenants souhaitent un débat plus large…

Même s’ils n’ont pas  décidé de désister, certains participants se disent déçus. A l’instar de Cabral Libii. Pour le vice-président de la Commission en charge du retour des réfugiés et des personnes déplacées, ce Dialogue « ressemble aux sessions du comité central du RDPC [parti au pouvoir, ndlr], à une assemblée générale d’émargement aux fins d’obtenir des primes de session ». Très enthousiaste à l’annonce de ces assises, il ne cache plus sa désillusion, lui qui pensait que la parole serait donnée à tout le monde, que le sujet sur la forme de l’Etat serait largement abordé. Cabral Libii est convaincu que ces assises accoucheront finalement d’une souris dans la mesure où c’est une des parties prenantes qui fixe, seule, les règles du jeu.

Dans les coulisses du Palais des Congrès, l’atmosphère indique que même dans les rangs du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), une pléthore de personnes est mécontente du déroulement du Grand Dialogue national. Pour ce qui est de la forme de l’Etat, de vives oppositions existent entre ceux qui sont pour la décentralisation, majoritairement membres du parti au pouvoir, et les pro-fédéralismes constitués pour l’essentiel d’anglophones. La crainte serait d’assister à un blocus de ces travaux qui s’achèvent vendredi 4 octobre.

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