Demande : La consommation publique plombe la croissance
En baisse de -4,8%, elle entraîne le ralentissement dans l’ensemble de la consommation finale au premier trimestre 2018.
Le rythme de croissance de la consommation finale connait un ralentissement au premier trimestre 2018, selon les données sur les comptes nationaux rendues publiques par l’INS. Au premier trimestre de 2018 en effet, la consommation finale enregistre une croissance de 2,1% par rapport à la période correspondante de 2017. Elle était en hausse de 3,3% au premier trimestre 2017. Cette situation s’explique par le recul de sa composante publique (-4,8%) couplée à une augmentation de sa composante privée (3,5%). L’évolution à la hausse de la consommation privée est soutenue par l’augmentation de la demande de certains produits par les ménages, tels que les produits de l’agriculture vivrière et de l’élevage dans le secteur primaire, de l’industrie textile et de l’industrie chimique dans le secteur secondaire, et enfin, des services de logement et des services de transport dans le secteur tertiaire. Toutefois, la baisse de la demande de certains produits tels que ceux de l’industrie de la transformation des produits d’origine agricole (cacao, café, thé, etc.) et des produits du travail de grains ont contribué à plomber cette composante de la demande de consommation finale. Le rythme de croissance de la consommation finale avait déjà connu un ralentissement imputable à ses deux composantes privée (1,3% après 4,6 %) et publique (4,9% après 8,4%) au quatrième trimestre de 2017. Cette faible évolution s’expliquait par la baisse de la demande de certains produits par les ménages tels que les produits de l’industrie chimique, de fabrication de boissons, des travaux de grains et des services de transport.
Investissement public
L’amélioration de la croissance économique du côté de la demande est essentiellement soutenue par l’investissement. La hausse du niveau de l’investissement total est portée par une augmentation des investissements du secteur public, rapporte l’INS. L’investissement public renoue en effet avec la croissance au premier trimestre 2018 après un quatrième trimestre 2017 marqué par un repli des activités du secteur public. Cette bonne tenue de l’investissement public de 16% permet de soutenir la croissance de la formation brute de capital fixe (FBCF) qui contribue pour 1,2 point à la croissance du PIB. Le budget d’investissement public est pourtant en recul au Cameroun. Il est de l’ordre de 1 292 milliards FCFA pour 2018 contre 1 586 milliards en 2017. Soit un repli de 294 milliards FCFA. Les projections de la BEAC lors de son conseil d’administration le 4 juillet dernier tablaient sur un repli continu des investissements publics pour les six prochains mois dans tous les Etats de la Cemac.
Le secteur privé, avec une croissance de 2,5%, contribue également dans une moindre mesure au bon comportement de l’investissement global. Cette hausse en volume de l’investissement privé est observée essentiellement dans le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP), dans la fabrication de meubles et dans, une moindre mesure, les services scientifiques et professionnels. Par contre, la demande en investissement recule nettement en ce qui concerne les matériels de transport.
[author title= »Par Ruben Tchounyabe » image= »http:// »][/author]