L’Afrique centrale va emprunter 2400 milliards F à la BAD
Dans le cadre de sa feuille de route 2019-2025 contenue dans le Document de stratégie d’intégration régionale de l’Afrique centrale, la Banque africaine de développement prévoit mobiliser ces ressources pour accélérer la diversification et la transformation structurelle des pays de cette zone à travers le renforcement de la connectivité des infrastructures et le développement du commerce, entre autres.
Renforcer les échanges. La Banque africaine de développement (BAD) a présenté lundi 16 septembre à Yaoundé au cours d’un atelier sous-région le Document de stratégie d’intégration régionale de l’Afrique centrale (DSIR-AC) sur la période 2019-2025. Co-présidé par le ministre en charge de l’Economie (Minepat) Alamine Ousmane Mey, il a été question de diffuser le DSIR-AC auprès du secteur privé, des autorités de la CEMAC, de la CEEAC, entre autres. « Nous venons de présenter une stratégie qui repose essentiellement sur l’ambition de la Banque de voir l’économie de ces Etats plus diversifiée et assurer leur transformation structurelle. Nous pensons que cette stratégie, qui repose sur deux piliers, nous a permis de préparer un programme pour 30 projets financés à hauteur de 4,4 milliards de dollar (2400 milliards FCFA). Ces projets sont déjà approuvés. Il est donc important d’œuvrer à ce que les pays puissent commencer entre eux et donner une dynamique au secteur privé qui crée des emplois », a confié Dr Ousmane Dore, DG du bureau Afrique centrale de la BAD.
Environ 88% des fonds prévus devraient être consacrés au renforcement des infrastructures régionales. Les éléments du plan relatifs au développement des infrastructures et des capacités institutionnelles contribueront également au renforcement de la résilience des pays de la région. Des opérations spécifiques renforceront également la résilience à l’insécurité alimentaire, permettront la réintégration socio-économique des groupes vulnérables et préserveront les écosystèmes du bassin du Congo.
Le DSIR, a-t-on appris, permettra d’opérationnaliser et d’accélérer l’agenda d’intégration régionale en AC, en particulier celui de la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Il s’agira de traiter ses défis spécifiques, notamment le déficit infrastructurel dans le domaine de l’énergie et des transports et l’amélioration du niveau des échanges intracommunautaires, tout en prenant en compte le contexte de la fragilité et l’abondance des ressources naturelles.
A terme, la BAD souhaite que grâce à ces fonds les échanges intracommunautaires entre les pays d’AC atteignent environ 7% dans les prochaines années. D’autant plus que leur échange s’est effondré passant de 12% en 1995 à 7% en 2000 et sensiblement à moins de 2% aujourd’hui. Cette diminution s’observe en dépit des décisions et des textes politiques établis pour assurer l’accroissement des échanges dans la Cemac afin d’assurer le développement économique et social.