Crise anglophone : les grandes lignes du discours de Paul Biya
Le chef de l’Etat a annoncé, mardi soir, la tenue d’un « grand dialogue national » sur la situation socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, dès la fin du mois de septembre 2019.
Paul Biya s’est adressé, ce mardi 10 septembre 2019 à 20 heures, à la nation camerounaise. Un seul thème à l’ordre du jour : la crise anglophone. Dans son allocution télévisée, il a annoncé la convocation d’un « grand dialogue national » pour essayer de trouver une solution à même de résoudre le conflit qui frappe les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016. « Le moment est venu de mobiliser toutes les forces positives et constructives de notre pays, à l’intérieur comme à la diaspora pour que ce désir devienne une réalité. C’est pourquoi j’ai décidé de convoquer dès la fin du mois en cours un grand dialogue national qui nous permettra, dans le cadre de notre Constitution, d’examiner les voies et moyens de répondre aux aspirations profondes des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a dit le Chef de l’Etat dans son discours.
Paul Biya a précisé que le dialogue dont il est question concernera principalement la situation dans les régions du NO/SO. Mais il est évident qu’il toucherait aussi à des questions d’intérêt national. Telles que : l’unité nationale, l’intégration nationale, le vivre ensemble. Car, ces sujets, selon lui, ne sauraient intéresser uniquement les populations de ces deux régions. L’objectif de ce dialogue, a-t-il évoqué, est de « réunir les fils de notre pays autour des valeurs qui nous sont chères : la paix, la sécurité, la concorde nationale et le progrès. Il s’articulera également autour des questions fondamentales comme le bilinguisme, la diversité culturelle et la cohésion sociale. La reconstruction et le développement des hommes touchés par le conflit. Le retour des réfugiés et des personnes déplacées, le système éducatif et judiciaire. La décentralisation et le développement local. La démobilisation et la réinsertion des ex-combattants, le rôle de la diaspora dans le développement du pays… »
Pour le président de la République, ce « grand dialogue national », sera présidé par le Premier ministre chef du gouvernement. L’événement devra rassembler une palette de personnalités parlementaires, hommes politiques, leaders d’opinion, opérateurs économiques, autorités traditionnelles, autorités religieuses, membres de la diaspora. Mais aussi, des représentants de forces de défense et de sécurité, des groupes armés et des victimes de, etc.
D’autre part, le Chef de l’Etat, a souligné que dans le cadre d’un dialogue, d’un processus de paix ou d’une renonciation nationale, il est possible d’envisager « l’éventualité d’un pardon dans certaines conditions » aux insurgés. Sur la base de la constitution le chef de l’Etat est habilité à user d’un droit de grâce. Pour cela, Paul Biya a réitéré une offre de pardon à « ceux qui volontairement déposent les armes ». En revanche, a-t-il insisté, « ceux qui persisterons à commettre des actes criminels, à violer les lois de la République » feront faces aux forces de défense et de sécurité camerounaises et subiront toute la rigueur des Lois du pays. Il en est de même des promoteurs de la haine et de la violence installés dans certains pays étrangers. Selon le président, ils devront tôt ou tard rendent des comptes à la justice. A la fin de son allocution télévisée, laquelle durée une trentaine de minutes, le locataire du palais d’Etoudi a terminé ses propos en rappelant que « le Cameroun restera un et indivisible ».
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