Commerce électronique : les enjeux de la conférence de Yaoundé
Avec un potentiel de 6 millions d’e-acheteurs, le Cameroun qui accueille les Guichets uniques d’Afrique pour débattre sur le potentiel de ce secteur, du 17 au 19 septembre prochain, peine à dépasser les 5% de taux de pénétration du e-commerce.
«Libérer le potentiel du commerce électronique et optimiser la chaîne logistique internationale des pays sans littoral». C’est le thème sur lequel vont se dérouler les travaux de la conférence internationale sur les Guichets uniques et exposition, qui aura lieu du 17 au 19 septembre prochain à Yaoundé. Cette rencontre organisée chaque année par l’un des Etats membres de l’Alliance africaine pour le commerce électronique (Aace) constitue, en effet, un cadre privilégié d’échanges sur la facilitation du commerce mondial. A Yaoundé, il sera question de sensibiliser sur les standards internationaux qui sous-tendent la facilitation du commerce et le rôle des guichets uniques dans ce processus, encourager la mise en place de guichets uniques nationaux et régionaux en Afrique, informer sur l’apport de ces structures dans l’amélioration du climat des affaires et la compétitivité des entreprises, mettre en exergue les progrès réalisés et partager les expériences au niveau international, entre autres objectifs.
Cette conférence intervient dans un contexte où, à coup de discours officiels, le gouvernement camerounais vante un potentiel énorme du commerce électronique, qui d’après l’opérateur Jumia, le leader africain du secteur, « pourrait rapidement transformer la vie dans ce pays de 25 millions d’habitants », mais tarde à adapter l’environnement aux conditions de son développement. Même si la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) classe le Cameroun dans le top 10 des pays africains les plus performants en matière de e-commerce, et que le pays abrite de grands groupes internationaux du secteur, des obstacles majeurs se dressent encore sur la voie du développement du commerce électronique.
Adressage
Outre le cadre juridique et réglementaire qui demeure incomplet, il y a le taux de bancarisation qui se situe encore en deçà de 20 %, l’accès à Internet en termes de fiabilité et de rapidité des connexions – au-delà du taux de pénétration qui se situe encore à seulement 35%. Il y a aussi d’autres obstacles non négligeables, notamment logistiques : l’insuffisance de l’adressage et le manque de routes. C’est sur ces questions et bien d’autres que les experts des pays l’Alliance africaine pour le commerce électronique devraient se pencher à Yaoundé.
Pour mémoire, selon le Mobile Report de Jumia, le Cameroun a enregistré 6,13 millions d’utilisateurs web à la fin de l’année dernière. Ils représentent autant un potentiel d’e-acheteurs. Surtout pour le Cameroun qui affiche ses ambitions de faire du e-commerce, des recettes publiques. C’est d’ailleurs dans cette perspective que, depuis l’année dernière, la Direction générale des douanes (Dgd) accorde à l’opérateur Jumia, un certain nombre de facilités pour le dédouanement des colis importés pour le compte de ses clients.