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A la UneBanques et Finances

Marché monétaire : la Beac réduit de 95 milliards ses aides aux banques

A fin mai 2019, le volume global des injections a reculé, conformément à la stratégie de gestion de la liquidité arrêtée par le Comité du marché monétaire, qui prévoit une réduction progressive des montants mis en adjudication, avec notamment pour effet d’encourager le développement du marché interbancaire.

Dans son rapport de politique monétaire du mois de juillet 2019, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) apprend qu’elle a réduit le volume de ses apports aux banques en difficulté dans la zone Cemac : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad. Ainsi, à fin mai 2019, l’encours moyen des concours de la BEAC à travers l’opération principale a chuté à 95 milliards contre un montant moyen pour les appels d’offres positifs de 291,5 milliards en mai 2018, avant le déclenchement du processus de réduction des ressources de la banque centrale en juin 2018 où il était déjà descendu à 283,2 milliards.

Il importe de signaler que le volume moyen des offres exprimées par les établissements de crédit au titre de cette opération a baissé à 175,6 milliards en mai 2019 contre 327,3 milliards en juin 2018, matérialisant une réduction progressive de leur dépendance vis-à-vis des ressources de la banque centrale, au profit des sources alternatives de refinancement, notamment le marché interbancaire. En effet, le nombre de participants en moyenne aux opérations hebdomadaires est passé de 19 en juin 2018 à 6 en mai 2019.

Au 31 mai 2019 et par pays, la situation des encours moyens mensuels des concours relatifs à l’opération principale se présente comme suit : Cameroun, 1,5 milliard contre 26,5 milliards en juin 2018, avec un pic de 47,8 milliards en novembre 2018 ; Centrafrique, aucune opération contre 43 millions en juin 2018 ; Congo, 4,7 milliards contre 51,4 milliards en juin 2018, avec un volume maximum de 54,7 milliards en juillet 2018 ; Gabon, 1,2 milliard contre 19,7 milliards en juin 2018 ; Guinée Équatoriale, 10 milliards contre 147,6 milliards en juin 2018, moyenne la plus élevée enregistrée au cours de la période sous-revue ; Tchad, 77,4 milliards, contre 38 milliards en juin 2018, avec un pic de 146,6 milliards atteint en janvier 2019.

Le démarrage du nouveau cadre opérationnel, caractérisé par un fort degré de concurrence entre acteurs du marché dans un contexte de réduction progressive des volumes injectés par la banque centrale, a entrainé un relèvement considérable du coût de la monnaie centrale. En mai 2019, le taux moyen pondéré des montants adjugés s’est élevé en moyenne à 5,87 % presque au taux plafond du corridor de 6 % (taux de la facilité de prêt marginal) contre une moyenne de 3,39 % en juin 2018. Quant au taux moyen pondéré des soumissions, la moyenne mensuelle s’est située à 5,82% contre 3,33% en juin 2018. S’agissant du taux marginal des allocations, il s’est également accru pour atteindre une moyenne mensuelle de 5,85 % en mai 2019 contre une moyenne de 3,02 % en juin 2018.

De même, le taux maximum des soumissions a augmenté sur la période de référence pour une moyenne mensuelle de 5,92% contre 4,55 % obtenue en juin 2018, et la même tendance haussière a été observée sur les taux minimums de soumission passant d’une moyenne de 2,95 % en juin 2018 à 5,39 % en mai 2019. Cette hausse générale des taux s’expliquerait principalement par la réduction graduelle du montant mis en adjudication et, dans une certaine mesure, par l’augmentation du taux principal, le TIAO de 2,95 % à 3,50 % au 31 octobre 2018 et du taux de la facilité de prêt marginal de 4,70 % en juin 2018 à 5,25 % au 31 octobre 2018, puis à 6% au 18 décembre 2018.

Les instruments d’injection de liquidité mobilisés par la Beac

La banque centrale cite les interventions au titre de la facilité de prêt marginal. Dans ce cadre précis, la réduction du montant injecté au titre des opérations hebdomadaires qui a abouti au resserrement de la concurrence pour ces avances a eu pour effet d’accroître le volume des facilités de prêt marginal, dont l’encours moyen s’est élevé à 124,3 milliards en mai 2019, contre une moyenne de 0,6 milliard en juin 2018, avec un pic de 180,4 milliards enregistré en décembre 2018. Ce concours a été sollicité essentiellement par un établissement de crédit implanté en Guinée Équatoriale et, dans une moindre mesure par quelques contreparties implantées au Cameroun, au Congo et au Tchad.

A travers les opérations d’injection de liquidité à maturité longue, le gouverneur de la banque centrale, sur proposition du Comité du marché monétaire et au vu de la situation de liquidité de certains établissements de crédit, a décidé du déclenchement de l’instrument d’injection de liquidité à maturité longue. Ainsi, la première série composée de trois opérations d’une durée de 3 mois chacune et d’un volume de 30 milliards a été réalisée séquentiellement en février, mars et avril 2019. Après cette première série, une quatrième opération de même durée a été déclenchée en mai 2019, d’un montant de 20 milliards, soit une réduction de 10 milliards, conformément à la stratégie de gestion de la liquidité arrêtée. En mai 2019, l’encours moyen des avances accordées via cet instrument s’est situé à 79,7 milliards, contre un montant nul en juin 2018.

Via le guichet de refinancement des crédits d’investissements productifs à moyen terme irrévocables (ancien Guichet B), le montant total des ressources octroyées à travers cette facilité a diminué, revenant de 56,1 milliards en juin 2018 à 38,2 milliards à fin mai 2019. Ces concours, essentiellement alloués à la Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC), ont reculé du fait des tombées d’échéance intervenues.

Sur la période sous revue, le stock des avances au taux de pénalité, composé principalement des créances consolidées en septembre 2017 sur deux banques implantées au Tchad, qui s’élevait à 139,3 milliards au 30 juin 2018, a été complètement apuré. En ce qui concerne l’apport en liquidité d’urgence octroyée à une banque, elle a intégralement été remboursée en décembre 2018.

Liquidités  : plus de 2000 milliards disputés par les banques depuis un an

En effet, en plaçant avec succès un montant de 270 milliards, le 24 juillet 2018, la banque centrale a mis en adjudication, en l’espace de six semaines, et avec succès, un montant de près milliards de 2000 milliards dans le cadre du dispositif d’apport de liquidités en urgence, en faveur des banques en difficulté, mais solvables. Ce 24 juillet-là, les offres exprimées se sont élevées à 323, 49 milliards FCFA. Soit un taux de souscription de 119,81%. Certains souscripteurs n’ont pas hésité à proposer un taux d’intérêt de 4% au lieu de 2,95% initialement prévu.

Avant l’adjudication du 24 juillet, la Beac a placé avec succès un montant de 270 milliards, le 17 juillet dernier, la banque centrale a mis en adjudication, en l’espace de cinq semaines, et avec succès, un montant exact de 1615 milliards dans le cadre du dispositif d’apport de liquidités en urgence, en faveur des banques en difficulté, mais solvables. Ce 17 juillet-là, les offres exprimées se sont élevées à 309,8 milliards FCFA. Soit un taux de souscription de 114,75%.

Le 10 juillet, le vice-gouverneur, Dieudonné Evou Mekou a signé un avis d’offres de fourniture de liquidités au marché monétaire pour un montant de 275 milliards de FCFA. Des souscriptions sont valables du 12 au 19 juillet 2018. Le taux d’intérêt est de 2,95%. Ce nouvel appel d’offres de la Beac était le cinquième du genre depuis le 14 juin 2018. Depuis cette période, la banque centrale a déjà réussi à placer avec succès, 1 120 milliards FCfa. Si les 275 milliards mis en adjudication le 10 juillet sont souscrits, cela fera un total de 1 345 milliards FCfa. Donc, près de 1 400 milliards dans le cadre du dispositif d’apport de liquidités en urgence, en faveur des banques en difficulté, mais solvables.

Du 5 au 12 juillet, la Beac a mis en adjudication un montant de 275 milliards FCfa, le taux de souscription s’est élevé à 123,51%, soit un besoin de liquidités exprimé de 339,6 milliards FCfa. Cela, en 24h. Le taux d’intérêt minimum proposé était toujours de 2,95%. Plus loin, le 26 juin 2018, c’était également un montant de 275 milliards qui a été placé sur le marché monétaire. Le lendemain, le secrétaire général de la Beac, Désiré Guedon, a annoncé les résultats de l’appel d’offres : 313,968 milliards sollicités, soit un taux de souscription de 114,17%.

Lors des séances du 14 et 21 juin 2018, la Beac a placé à chaque fois, un montant de 285 milliards. L’on a atteint des souscriptions de l’ordre de 109,10% (310,9 milliards FCfa), lors de la première opération et 125,28% (357,04 milliards FCfa), au cours de la deuxième.

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