Couverture santé : querelle entre les médecins privés et les compagnies d’assurances
L'enveloppe correspondant aux prestations non-régularisées produites par le Syndicat national des médecins privés du Cameroun (Synamec) s'élève à près de 800.000.000 de FCFA.
«C’est un dossier important et brûlant mais cette fois-ci, pour une fois la corporation est unie…enough is enough disent nos frères British….», s’est sommairement exprimé le Dr. Jules Ndjebet, sur ce dossier, promettant d’être plus prolixe à l’avenir. Toutefois, le président du Syndicat national des médecins privés du Cameroun (Synamec) s’est abondamment exprimé sur le dossier qui oppose les médecins privés du Cameroun et certaines compagnies d’assurances. La correspondance adressée «aux patients», clients du Synamec, en date du 23 juillet 2019 est fort évocatrice de la tension entre ces parties: «….malheureusement, nous avons unanimement constaté ces dernières années des assureurs, une politique de règlement des prestations de soins imposant des délais de plus en plus longs en favorisant ainsi une accumulation des impayés….». 27 compagnies d’assurances au total ne sont pas à jour de leurs versements à l’endroit du Synamec. Ceci, insiste, Jules Ndjebet, «au mépris des engagements pris au sein des conventions qui nous lient et même des prescriptions du régulateur légal (Ohada).
Ces arriérés de prestations évalués au 31 juillet 2019, à la somme de 765.239.721 FCFA, «se sont généralisés à la plupart des compagnies d’assurances, mais accusent pour certains des retards record de plus d’un an», s’indigne le Synamec. Ce syndicat, d’après le communiqué rendu public suite à une assemblée générale extraordinaire tenue le 15 juillet 2019, subi de graves dysfonctionnements techniques: «cette situation déplorable qui nous maintient dans la précarité ne nous permet plus de payer nos fournisseurs et notre personnel, d’assurer la maintenance de nos équipements, et encore moins d’envisager l’acquisition de nouvelles technologies de pointe. A terme, elle menace d’impacter la qualité de nos prestations et de mettre en danger la survie même de la plupart des cabinets médicaux, cliniques et polycliniques», prévient Jules Ndjebet.
Face à cette situation, le Synamec a décidé au terme de son assemblée générale extraordinaire: «qu’à compter du 1er août 2019, les bons de prise en charge ne seront plus acceptés pour le règlement des consultations ». En d’autres termes, les patients devront s’acquitter au préalable de leurs consultations habituelles. A charge aux assureurs de procéder à un remboursement ultérieur. De même, « à compter du 1er octobre 2019, si la situation ne se normalise pas, tous les bons de prise en charge seront refusés ». Ces résolutions ne s’appliquent pas aux situations d’urgence médicale ou chirurgicale, précise le Synamec.
Qui reconnaît qu’«en dépit des nombreuses actions que nous avons engagées auprès des assureurs afin de les exhorter à apurer dans les meilleurs délais les créances qu’ils ont accumulées, nous ne sommes pas parvenus à les ramener à la raison ».