Hydrocarbures : le Cameroun importera des produits raffinés de plus 518 milliards FCFA en 2019
Cette situation est due à l’imposant incendie qui a ravagé les unités de production de la Société nationale de raffinage en mai dernier et la suspension de ses opérations de raffinage.
L’Institut national de la statistique (INS) rapporte, dans sa note du mois de juillet, que la facture des produits raffinés importés au Cameroun, qui s’élève à plus de 518 milliards de FCFA en 2018, pourrait s’alourdir en 2019. Ce qui concourrait davantage à alimenter les tensions sur les réserves de change du pays. « L’incendie subi par la Sonara [Société nationale de raffinage] dans la nuit du 31 mai 2019, et qui a consumé quatre des treize unités de production du processus de raffinage conduisant à l’arrêt de la chaine de production, pourrait continuer à impacter négativement la production des produits raffinés pétroliers en 2019. L’activité se limiterait essentiellement au commerce de produits raffinés importés », alerte l’INS.
En 2018, rappelle l’INS, l’arrêt technique à la Sonara a duré 08 mois et a induit une chute de la valeur ajoutée de l’ordre de 48 %. Pour faire face à cette situation, l’entreprise a eu recours à des importations massives de produits blancs (+75,8 %) pour approvisionner le marché local dont elle assure la majeure partie de la couverture (77 % contre 23 % pour les marqueteurs). Ainsi, les ventes cumulées sur le marché national (1 613 804 m3) en 2018 ont été assurées à 60 % par des produits importés. Ce qui va aller crescendo au cours de cet exercice.
Concernant la question de la réhabilitation de la Sonara, l’on se souvient que le dimanche 02 juin 2019 au cours d’une réunion de crise, le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba avait indiqué que pour réhabiliter la société, il faudrait confirmer un diagnostic assez précis et exhaustif à l’effet d’identifier tous les travaux à réaliser. Le Minee avait rapporté que l’Etat envisage recruter un cabinet d’expertise pour dresser un rapport. Ce cabinet proposera par la suite au gouvernement la meilleure option en matière de réhabilitation. À la fin, un appel d’offre sera lancé afin de recruter les entreprises chargées de la réhabilitation. À titre indicatif, avait-t-il dit, « ce genre de travaux nous les voyons autour de 12 mois. On a connu un cas similaire en Côte d’Ivoire. La réhabilitation a pris 12 mois mais il y a eu d’autres contingences. Finalement c’est au terme de 24 mois que cela a été fait ».
Pour rappel la Sonara compte pour une grande partie de la dette des entreprises publiques camerounaises. Bien qu’elle ait diminué depuis 2014, la dette de la Sonara s’élevait malgré tout à 3,5 % du PIB en 2016, soit un quart de la dette totale des entreprises publiques. La Sonara a été déclarée entreprise publique stratégique mais sa capacité de raffinage est trop limitée pour garantir sa viabilité financière.