Medef-Gicam : partenariat relancé pour améliorer l’environnement des affaires
Les Présidents Célestin Tawamba et Geoffroy Roux de Bézieux ont évoqué à Paris la situation économique difficile que traverse le pays, et dessiné quelques pistes de solution.
« C’était une réunion de prise de contact le nouveau Président du MEDEF que nous avons tenu à féliciter. En même temps, nous avons profité de l’occasion pour expliquer la situation économique du Cameroun, la situation des entreprises françaises et surtout faire part du potentiel dont regorge le Cameroun malgré un environnement difficile, et solliciter l’accompagnement, l’assistance et l’appui du patronat français ». Célestin Tawamba, sourire en coin, semblait satisfait de ce premier contact avec celui qui, depuis quelques mois, a remplacé Pierre Gattaz à la tête du patronat français.
Ce à quoi, en complément, Geoffroy Roux de Bezieux a répondu : « On retient plusieurs choses. D’abord le fait que le Cameroun est dans une situation difficile sur le plan économique mais difficile aussi sur le plan de la gouvernance et que les entreprises françaises ont historiquement une place importante mais qu’elles reculent ; certaines quittent le Cameroun ce qui est dommage. On peut aussi comprendre que quelques fois le contexte n’est pas forcement favorable. Donc c’est une première prise de contact ; j’espère qu’on aura l’occasion de se revoir notamment pour le sommet Afrique-France qui est organisé l’année prochaine à Bordeaux, qui sera l’occasion de renforcer notre coopération. »
De fait, en une heure de discussions, sur un ton à la fois grave et plein d’humour, les deux présidents ont fait le point d’un environnement des affaires au Cameroun plutôt préoccupant : « contexte politique, social et sécuritaire difficile, conjoncture internationale tout aussi difficile, obstacles récurrents dont la fiscalité confiscatoire à laquelle vient de se greffer la pénurie des devises. Toutes les entreprises sont touchées quelles que soient leur taille ou la nationalité de leur capital ». Et si le taux de croissance situé à 4% est prometteur, l’on reste loin du potentiel qui serait de l’ordre de 8-10%. La solution passe par des investissements accrus, ce qui est loin d’être évident avec des entreprises qui réduisent la voilure voire se désengagent. »
Un tableau manifestement sombre donc, qui demande plus que jamais d’unir les forces, de mutualiser les efforts. Voilà pourquoi les deux parties sont convenus de la place et du rôle essentiel que doivent jouer les deux patronats et les entreprises, sur lesquels reposent tous les espoirs pour un relèvement du niveau de l’investissement.
L’un des instruments sera la revitalisation de la convention de partenariat signée entre les deux patronats le 31 janvier 2018, et qui mettra l’accent, entre autres, sur deux sujets majeurs : Entrepreneuriat et PME d’une part, et Emploi des Jeunes d’autre part.
De manière générale, les deux responsables patronaux se sont dit satisfaits de cette première rencontre. D’autres suivront dont notamment l’une à la fin octobre 2019 dans le cadre d’une réflexion à Paris sur les PME à laquelle des patronats seront conviés et appelés à faciliter la participation de PME. L’autre en juin 2020 en marge du Sommet Afrique – France organisé à Bordeaux autour du thème de la ville et des territoires durables.